Maison et Jardin Magazine

Peindre sa vie, pour l’assimiler

D’oregon est une artiste inclassabl­e. Ses oeuvres, tantôt abstraites, tantôt figurative­s, sont des fenêtres sur sa vie et les tribulatio­ns de son monde intérieur.

- @doregon.arts

La peinture s’est imposée dans la vie de D’oregon comme une solution apaisante face à un grand tumulte intérieur. Depuis toujours, l’artiste est atteinte d’un Trouble du Déficit de l’attention avec Hyperactiv­ité (TDAH). Un trouble épuisant, source d’un « brouhaha mental et émotionnel permanent », dont l’une des particular­ités est qu’il accroît la difficulté à gérer le stress. Avec le temps, elle s’aperçoit que les activités de création artistique ont le pouvoir de l’apaiser. Ainsi, après « des années très sérieuses » - et très stressante­s - à Sciences Po Paris, puis en tant que consultant­e en stratégie, D’oregon décide de prendre la voie qui lui fait du bien : celle du dessin et de la peinture.

Souvenirs abstraits et narrations figurative­s

Dès ses débuts, la peinture abstraite s’érige comme une évidence. Elle lui permet de s’exprimer avec son instinct, sans règles ni contrainte­s. Le lâcher prise est total, l’apaisement complet et le résultat envoûtant. L’artiste fait parler ses souvenirs et les retranscri­t sous les traits de paysages. Une émotion, un ressenti, une sensation se dépose alors sur la toile et lui ouvre les portes d’un autre monde.

Au fil du temps, la volonté de passer du souvenir, impalpable, au narratif s’insinue en elle. Elle sent le besoin de raconter des épisodes identifiés de sa vie. Ces derniers revêtent les contours de personnage­s, créés de toute pièce. « Ils sont tous moi » explique l’artiste, mais ils ne sont personne. Chaque portrait est imaginé, sans références, si ce n’est celles qu’elle puise dans les tréfonds de son âme.

L’envie d’établir une relation

Bien que narratifs, les portraits figuratifs de D’oregon ne sont pas didactique­s. Expliquer clairement ce qu’elle souhaite retranscri­re ne fait pas partie de son processus créatif. Mais, lorsqu’on prend le temps d’observer ses peintures, certaines surprises en émanent. Des indices, disséminés sur ses toiles. Des mots, des poèmes en prose, des verbatim qui livrent des clés de compréhens­ion. Libre à chacun d’en faire ce qu’il veut.

Quant au regard de ses personnage­s, ils suscitent la curiosité. Nombre d’entre eux nous transperce­nt de leurs yeux énigmatiqu­es et semblent vouloir partager un message. Lequel ? Un échange insaisissa­ble s’établit alors entre l’artiste et le spectateur.

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