Maison et Jardin Magazine

L’artisanat à l’honneur

Passionnée de céramique et d’artisanat, Anne Bony a fondé L’élémentair­e, une galerie boutique présentant une sélection de créations locales.

- Www.lelementai­re.com

La fusion des savoir-faire est au coeur de son projet, la quête de perles rares en constitue l’essence. Professeur­s de lettres modernes, Anne Bony a quitté les salles de classe pour les routes de Provence, avide de rencontres humaines et artistique­s. Dans le Gard, le Vaucluse ou les Bouches du Rhône, elle est allée au devant d’artisans locaux, les a observés et interrogés, soucieuse d’en apprendre davantage sur les techniques, les matières, en un mot sur les rouages de la création.

Ouverte en 2019 en plein coeur d’avignon, la galerie-boutique L’élémentair­e est la concrétisa­tion d’un rêve, celui de réunir en un même lieu des pièces uniques et un espace atelier, pour que chacun puisse s’essayer à la décoration sur céramique.

Au total, plus d’une trentaine d’artisans-créateurs régionaux, issus de tous horizons sont représenté­s au sein de la boutique. Reine des lieux, la poterie se décline sous toutes ses formes et techniques (faïence, porcelaine, grès, raku). Mais l’offre de L’élémentair­e est bien plus large, s’ouvrant également aux bijoux, sacs, luminaires, savons, etc. Du fil de fer au bois d’olivier, en passant par le verre soufflé, la boutique valorise aussi bien les matières que ceux qui ont l’art de les transforme­r, Valérie Casado ou Delphine Mariotti pour la céramique, Alban Gaillard pour le soufflage de verre, Cristine Darc pour le modelage de santons...

Parce que contempler ces pièces peut stimuler la créativité, L’élémentair­e vous accueille lors d’ateliers pour vous apprendre à décorer les objets de vos choix : tasses, assiettes, saladiers, pichets, etc. Muni de tampons, de pochoirs et de pinceaux, vous passerez cette fois de l’autre côté du miroir et vous pourrez quitter les lieux avec la fierté du travail bien accompli. Notez que les enfants sont également les bienvenus.

Après des études de lettres, Marlène Bevilacqua cherche sa voie. « J’ai commencé à travailler dans une déchetteri­e et j’ai découvert ma passion pour la restaurati­on des objets. Je me suis intéressée à ces métiers et la vie m’a emmenée à la reliure. » Par le hasard des rencontres, c’est au sein d’un monastère que son aventure dans la reliure commence. Elle y découvre le métier. Puis, elle apprend à relier sur le tas et décide d’entreprend­re une formation spécifique. Son CAP reliure en poche, l’artisane d’une vingtaine d’années suit son inspiratio­n et sa passion.

L’amour de la restaurati­on d’objets

Rien ne l’arrêtera. Ce que veut Marlène Bevilacqua, c’est être en osmose avec la matière et redonner vie aux ouvrages. Elle fait ses premiers pas à Bibliothèq­ue nationale de France en restaurati­on de livres et documents papiers. Puis, elle est salariée au sein d’un atelier artisanal qu’elle rachètera en en 2009.

D’artisane à cheffe d’entreprise

Face à l’inconnu de la gestion d’entreprise, Marlène Bevilacqua se forme et devient une entreprene­ure accomplie. Sa durabilité, elle la doit à ses valeurs profondes, son écoute et son lien avec sa clientèle éclectique : « Les particulie­rs sont dans une approche de conservati­on, de transmissi­on. J’aime traverser leur histoire et être en charge de la préservati­on de ce patrimoine familial. Cela va du livre d’enfance au livre autobiogra­phique en passant par des biographie­s hospitaliè­res qui sont particuliè­rement touchantes. Souvent, les commandes des particulie­rs ont la spécificit­é d’être empreintes d’émotions qu’ils me communique­nt et qu’il me tient à coeur de transmettr­e dans la reliure.

Quant aux clients institutio­nnels (mairies, notaires…), leurs demandes sont plus standardis­ées mais j’y vois aussi mon oeuvre, à échelle humaine, dans un patrimoine de transmissi­on et de préservati­on de données essentiell­es (registres d’état civil). La reliure est un métier méconnu et pourtant capital. »

L’alliance du beau et du sacré

« Ce que j’apprécie par-dessus tout, c’est de créer un écrin pour les livres qui me sont confiés. Restaurer pour donner une seconde vie, participer à la poursuite de l’histoire du livre. J’y mets toute la bonne intention de ce partage de transmissi­on de patrimoine »...

Une passion et des ouvrages que vous pourrez découvrir à la journée des métiers de l’artisanat et des métiers d’art à Gap le 13 et 14 avril prochains.

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