1 Une citadine côté forêt
Façades de zinc côté rue, bardage de mélèze côté jardin, cette maison familiale, spacieuse et lumineuse, est conçue en fonction de son terrain hexagonal bordé d’une forêt domaniale classée. Un projet réalisé à partir d’un matériau authentique, isolant, sa
Avec son plan en accent circonflexe, son toit en pente inversée et ses baies vitrées, cette maison s’ouvre généreusement sur le vaste jardin. « Ce plan en V asymétrique découle directement de celui du terrain et des contraintes d’urbanisme », explique l’architecte, Samuel Mamet. En 2009, Sophie et Sébastien achètent un terrain de 2 400 m2 de plan presque hexagonal, une configuration inhabituelle liée au découpage en parcelles d’un ancien parc de château. « Il fallait exploiter au mieux l’espace constructible de ce terrain. À plus forte raison parce qu’il se trouve bordé d’une forêt classée, plantée de chênes centenaires. »
Ouverte sur la nature
L’architecte conçoit ainsi une maison conviviale en lien avec son environnement. Formée de deux bâtiments rectangulaires imbriqués, elle décline deux visages. Au nord, côté rue, la façade est rythmée d’une colonne d’escalier et
flanquée de volumes qui abritent les pièces techniques, ainsi qu’une chambre d’amis. Au sud, la façade s’articule en angle pour orienter ses larges baies vitrées vers la forêt. « Cette configuration en accent circonflexe a pour avantage de multiplier les décrochements et d’optimiser les entrées de lumière, précise l’architecte. De plus, elle ouvre les espaces de vie sur le jardin, en lisière de forêt. Ainsi, les propriétaires et leurs quatre enfants profitent d’espaces conviviaux ouverts sur l’extérieur, tout en disposant par ailleurs d’espaces intimes. » Les parties latérales, d’un seul niveau (cuisine et chambres), achèvent de lui donner une harmonieuse volumétrie.
Des bardages graphiques
Toitures végétalisées, colonne d’escalier qui s’élance contre la façade arrière, multiplication des décrochements… Les détails d’architecture sont soignés ! En témoigne également
la variété des bardages qui animent les différents volumes. Ainsi, le rez-de-chaussée est habillé de lames de mélèze de trois largeurs différentes, posées selon un mode aléatoire, verticalement et à claire-voie. À l’inverse, l’étage se pare de tasseaux horizontaux profilés avec un léger chanfrein, également posés à claire-voie, ce qui crée une sensation de relief. Les autres murs sont revêtus de plaques de zinc prépatiné ton quartz (VM Zinc). « La maison et ses différents volumes forment un ensemble fonctionnel où les espaces sont dissociés mais proches. Ces habillages variés équilibrent les proportions, évitent l’effet de masse et signent son identité », résume l’architecte.
Pensée en mode écologique
Conçue dans une démarche écologique de Bâtiment Basse Consommation (BBC), labellisée Effinergie (consommation énergétique de 44 kW.m2/an), la maison (182 m2 au Rdc et 76 m2 à l’étage) associe solaire passif, isolation renforcée et géothermie. Formées d’une ossature bois (45 x 120 mm), les façades combinent 12 cm de laine de verre et des panneaux de fibres de bois (ép. 4 cm). Côté intérieur, un doublage en plaques de plâtre sur rails complète l’isolation et assure la finition des murs (ép. 28 cm). Inclinée vers le nord, la toiture monopente végétalisée optimise l’inertie thermique, et son débord sur la façade sud régule les apports solaires. S’y ajoute un brise-soleil en lames de mélèze (1,5 x 3,3 m) au-dessus des baies du rez-de-chaussée pour éviter la surchauffe estivale. Le chauffage et la production d’eau chaude sanitaire sont assurés par géothermie verticale (forages de 70 m de profondeur), installation doublée d’une VMC double flux (Atlantic). Couplé à un échangeur thermique, ce circuit récupère les calories présentes dans l’air ambiant pour préchauffer l’air entrant à moindre coût l’hiver. Enfin, une citerne de récupération en béton (6 m3) stocke les eaux pluviales pour assurer l’arrosage du jardin.