Une extension à demi-niveau
Pour profiter, au sud, d’une vue splendide et d’un confortable jardin, au nord, les propriétaires de ce pavillon tourangeau font construire une extension à ossature bois et transforment ainsi la distribution des pièces d’habitation.
C’est dans une commune proche de Tours que le couple hérite de cette maison familiale classique, tournée vers la vallée du Cher. Bien que la demeure ne présente pas de cachet particulier ou d’intérêt volumétrique, ils y sont très attachés, parce qu’ils y ont des souvenirs et que le cadre leur est très agréable. Intéressés par l’architecture, ils décident de faire appel aux architectes Vivien Séevagen et Rosa Naudin pour réorganiser les usages, la circulation intérieure, et transformer cette « bel- étage » en confortable résidence secondaire.
Réinvestir l’espace
Dans la distribution initiale, toute la maison semble tourner le dos à un jardin placé légèrement en surplomb. Le rez-dechaussée est occupé en grande partie par le garage, quelques marches mènent à l’entrée et le séjour est concentré au premier étage. Les propriétaires souhaitent adapter les volumes à leur mode de vie et leur
idée consiste simplement à agrandir la cuisine, augmenter la capacité de rangement, et prévoir un abri de jardin. Pour satisfaire leurs besoins, l’agence d’architecture propose une solution ingénieuse, empreinte de culture japonaise, ouverte sur l’extérieur pour faire entrer la nature et brouiller les limites entre l’intérieur et le jardin. La nouvelle répartition profite des différences de niveaux existantes pour redistribuer les pièces de vie au nord dans une extension de 80 m2 très largement vitrée, tout en créant un plateau intermédiaire qui lie les espaces. L’escalier intérieur est modifié, et les marches anciennement extérieures sont intégrées au nouveau parcours. L’accès principal se trouve désormais au rez-de-chaussée, la cuisine et la salle à manger donnent sur le rez-de-jardin, le salon est au premier étage situé un demi-niveau plus haut.
Dans l’épaisseur de l’ossature
En Touraine, la nature du sol est réputée pour son instabil ité, parsemée de cavités souterraines. C’est pourquoi
Les murs d’ossature légère deviennent des bibliothèques
les architectes préfèrent une ossature bois ; elle sera, en outre, dissociée de la structure existante de la maison. La totalité de l’extension est ainsi confiée à un artisan unique, charpentier-menuisier local, qui assemble des éléments préfabriqués en atelier, dessinés sur mesure pour le projet. Pour satisfaire les besoins de rangement, l’épaisseur des parois de bois est investie pour former des murs bibliothèques. Le contreventement en panneaux d’OSB et l’isolation sont rapportés au nu extérieur, derrière les montants, et dissimulés par un simple enduit. Limité par la hauteur du chéneau existant, le volume général de l’extension profite d’une hauteur d’un étage et demi au centre, et descend progressivement vers le jardin. L’abri, souhaité par les propriétaires pour ranger du matériel d’entretien, est intégré à la nouvelle construction et disparaît derrière la façade. La grande
lucarne permet d’ouvrir la vue depuis le salon, sans être gêné par la sous-face de la toiture ni par la poutre IPN. La couverture, revêtue d’un zinc anthracite, est composée de caissons préfabriqués ( Trilatte, d’Unilin, sous-face finition bois), supportés par des chevrons entre lesquels est disposée une couche d’isolant. La grande baie rétractable (Reynaers) offre 9 m d’ouverture et assure une performance thermique remarquable. Au pied des poteaux d’épicéa, un bloc de pierre surélève la structure de 15 cm, d’abord pour des raisons techniques, mais aussi pour parachever l’inspiration japonisante qui envahit par petites touches l’ensemble de la maison.