La Parare, un mas tricentenaire
Situé à Châteauneuf-Villevieille, ce mas étage ses niveaux et demi-niveaux dans les déclivités d’une pente. Ils offrent une disposition intérieure qui semblait le prédisposer à accueillir des chambres d’hôte.
C e ne sont pas moins de quatre cents mètres carrés qui se trouvent, ici, étagés sur quatre niveaux. Deux niveaux inférieurs autrefois dévolus aux animaux et aux annexes agricoles : cave, écurie, bergerie, remises, four à pain... surmontés d’un étage réservé à l’habitation, le tout couronné d’un grenier, l’ensemble adossé à un haut pigeonnier. Autant de volumes en gradins qui s’offrent sur un seul front tourné vers le sud, ponctué de terrasses qui disparaissent aux beaux jours dans un fouillis végétal. Chacun de ces gradins dispose, par ailleurs, d’accès de plain-pied, tous reliés par un escalier extérieur qui court le long de la façade latérale exposée à l’ouest. Générée par le relief montagnard et
L’utilisation de matériaux traditionnels donne du caractère à cet intérieur cosy
les contraintes agropastorales, cette configuration singulière a été mise à profit par Sydney et Karin pour créer de vastes suites autonomes qui assurent indépendance et tranquillité à leurs hôtes. Deux qualités parmi les nombreuses autres offertes par cette bâtisse.
Six mois de travaux
Lorsque Karin et Sydney découvrent le mas, en 2003, celui- ci leur apparaît en bon état. Son propriétaire vient de mener huit années de travaux qui ont transformé l’exploitation agricole en habitation : de nouvelles ouvertures ont amené la lumière aux anciennes bergeries, des ouvertures ont été percées et des escaliers aménagés pour fluidifier les circulations intérieures, des salles de bains ont été créées... Enthousiastes, immédiatement séduits par l’âme des lieux, Karin et Sydney pensent que six mois de travaux suffiront pour créer les chambres d’hôte de leur rêve. C’est que tous deux ignorent alors tout du bâtiment et de ses métiers... Depuis les travaux n’ont jamais cessé et ils n’ignorent plus grand-chose de l’art de la maçonnerie.
Reprise de structure
Avec plus de trois cents ans d’existence, le mas possède une histoire et une aura
qu’il convient de préserver soigneusement. Parmi les travaux importants qu’ils ont eu à conduire, Sydney et Karin ont dû refaire les toitures. Une opération qui leur a permis d’intégrer une nouvelle étanchéité ainsi qu’une nouvelle isolation. Mais également de renforcer les murs maçonnés en les couronnant d’un cerclage en acier, réalisé à l’occasion de la dépose de l’ancienne toiture. Animés par une véritable préoccupation environnementale, Karin et Sydney ont opté dans ces travaux pour la mise en oeuvre de produits sains, comme la laine de bois ou la chaux naturelle. Ils ont, par ailleurs, confié la réfection de leur toiture à un Compagnon du tour de France pour s’assurer que celle-ci serait effectuée dans les règles de l’art. Parmi les travaux d’envergure qu’ils ont également dû confier à des professionnels figurent la connexion au tout-à-l’égout, la création d’une piscine et la réfection totale de l’électricité.
Aménagement intérieur
Dès l’origine, le projet de Karin et Sydney était d’ouvrir des chambres d’hôte. S’y prêtant bien, son plan intérieur a été très peu modifié. À l’étage d’habitation, l’escalier menant au grenier a été coffré afin de rendre les deux niveaux totalement indépendants. Au R+ 1, l’épais mur de pierre qui séparait bergerie et étable à vaches a été percé d’une porte
afin de permettre une circulation intérieure inexistante jusque-là. Vétuste au point de paraître dangereux, le plancher bois du grenier a dû être déposé, remplacé par une dalle en béton sur hourdis. Pour le reste, tout a été conservé. Nettoyés, rejointoyés, les murs ont été enduits à la chaux, plus rarement au béton ciré. Les sols de terre cuite ont été précieusement conservés, sublimés par des traitements régénérants.
Chambres et salles de bains à vivre
Dans cet écrin d’hier, Karin et Sydney ont aménagé quatre suites indépendantes, aux superficies généreuses, échelonnées entre 27 et 40 m2, et au confort moderne. Pour chacune de ces suites, les salles de bains ont été recréées. Affichant elles aussi de généreuses proportions, elles apparaissent toutes pourvues de baignoires pour deux et de douches, mais aussi de banquettes qui invitent à s’asseoir et à user de ces lieux comme de salons. « Ce sont de véritables salles de bains à vivre conviviales » réalisées dans de jolis matériaux – chaux et béton ciré, carrelage et bambous... et déclinant de doux coloris : vert céladon pour l’une, beige et lin doré pour l’autre... Dans certaines salles de bains, les baignoires apparaissent enterrées dans le sol. Ce n’est là qu’une manifestation parmi d’autres des inspirations asiatiques qui nourrissent le couple. Longtemps expatriés en Asie, Karin et Sydney en ont rapporté des meubles, des linges, des tableaux et autres accessoires qui ont su trouver leur place dans le vieux mas provençal
Les hôtes de ce gîte sont accueillis dans un écrin à l’authenticité préservée