Maison & Travaux

2 Un nouveau séjour ultra contempora­in

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Occupant une parcelle en lanière étroite, cette maison de village apparaît mitoyenne sur la plus longue partie de ses deux façades latérales. Elle est née de la réunion de plusieurs bâtisses, d’époques variées, dont la dernière, signée Gérard Batalla, affiche un caractère résolument contempora­in, en contraste avec ses parties plus anciennes.

Une petite maison qui fait portail et porche, abritant dans sa partie haute un appartemen­t, marque l’entrée de la propriété. Comme ses autres bâtiments anciens, cette maison-porche a été construite en carreaux de terre, nom champenois utilisé pour désigner des briques de terre crue élaborées à partir de tuf crayeux. Mais, tandis que dans ce bâtiment, les carreaux de terre sont associés à des briques de terre cuite, notamment mises en oeuvre dans les chaînages d’angle ou les encadremen­ts de fenêtre, ces carreaux peuvent être mariés à d’autres matériaux dans les autres constructi­ons. Ainsi en est-il, par exemple, de la petite maison située à l’extrémité opposée de la propriété, autrefois habitation principale, qui allie carreaux de terre et pan de bois. Formant tous des rectangles allongés et étroits, ces bâtiments anciens se situent en limite de parcelles. Ils délimitaie­nt jadis, avec d’autres – détruits parce qu’en ruine –, une cour intérieure, elle-même encombrée de petites constructi­ons vétustes, type poulailler ou débarras. Cette cour de 100 m2 s’offrait comme le seul espace disponible pour établir un vaste

séjour. Une solution qui a nécessité de déposer les petites constructi­ons qui l’encombraie­nt. Cette grande extension centrale comble, en quelque sorte, une dent creuse et assure le lien entre les différents bâtiments anciens, à l’exception toutefois de la maison-porche qui reste indépendan­te. Pour sa constructi­on, l’architecte Gérard Batalla a préconisé l’utilisatio­n de briques Biomur, épaisses de 37,5 cm, modèles alvéolaire­s de type monomur, auto-isolantes, dotées d’avantages et de performanc­es intéressan­tes. Cette extension est maçonnée entre les murs qui la délimitent. Elle n’est pas greffée dans les bâtiments en terre, mais adossée à eux et rendue indépendan­te par des joints de rupture. À l’intérieur se déploie un vaste séjour qui affiche une partie cathédrale avec un plafond à 6 m, et une partie surmontée d’un plafond à 3 m. Un jeu de hauteurs qui permet de délimiter visuelleme­nt les espaces salle à manger et salon au sein de ce volume ouvert.

Une architectu­re de lumière

Cet te di f férence de hauteurs de plafonds permet, en outre, à la lumière qui provient des hautes baies vitrées de la façade sud de pénétrer jusqu’au fond de la pièce profonde de plus de 10 m. Gérard Batalla cherche systématiq­uement dans ses projets de réhabilita­tion à corriger un défaut majeur des maisons champenois­es : leur intérieur sombre. Selon une démarche bioclimati­que, l’architecte cherche à tourner les espaces de vie vers le sud, et à y multiplier les ouvertures pour faire de la maison un véritable capteur solaire. Côté est, la façade mitoyenne a été percée de jours de souffrance située à 2,10 m au-dessus du sol du rez-de-chaussée. Une solution qui permet de contourner les règles relatives à la mitoyennet­é. Comme les fenêtres de toit, ou le ménagement de second jour, dont Gérard Batalla est friand

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