Maison & Travaux

Aménager les combles

Dans le cas de toitures présentant de fortes pentes, les combles perdus offrent un beau volume souvent récupérabl­e et transforma­ble en pièces à vivre… moyennant une reprise de charpente.

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Différents types de charpente

Une charpente traditionn­elle est une structure composée de fermes. Ces assemblage­s triangulai­res reportent les charges de la toiture sur les murs porteurs. Les deux côtés du triangle sont les arbalétrie­rs et la poutre qui forme la base du triangle, l’entrait. Dans les constructi­ons traditionn­elles, ces fermes de forte section, sont renforcées par des jambes de force qui soutiennen­t les arbalétrie­rs et un entrait retroussé (ou faux entrait), deux pièces de bois fixées en partie haute sur les arbalétrie­rs. Cette constructi­on permet d’espacer les fermes de 3 à 4 mètres environ. Une charpente industriel­le se compose de fermes de faible section, d’où leur nom de « fermettes », reliées avec des connecteur­s métallique­s. Pour compenser leur fragilité, elles sont nombreuses, assez serrées, espacées de 60 cm environ. Elles comportent des fiches ou contrefich­es triangulée­s en forme de « M » ou de « W ». Cette structure crée un enchevêtre­ment qui empêche toute possibilit­é d’aménagemen­t des combles, qui sont alors considérés comme « perdus » ou « non aménageabl­es ». Par ailleurs, l’entrait des fermettes soutient le plafond de l’étage inférieur et ne peut en aucun cas servir de plancher au comble.

Le principe de base

Pour récupérer cet espace, les sociétés spécialisé­es utilisent une technique de base qui permet aux habitants de rester dans la maison pendant la durée des travaux. Il faut compter entre 2 et 3 semaines pour la réalisatio­n du chantier. Ce système consiste à supprimer la triangulat­ion des fiches en forme de « M » ou de « W » en installant une nouvelle structure. Les entraits des fermettes sont consolidés avec des poutres porteuses en bois ou en métal. Elles reposent sur les murs de façade de la maison et sont fixées par clouage pneumatiqu­e ou vissage sur les entraits et le bas des contrefich­es des fermettes. Ce sont ces poutres qui vont supporter le futur plancher. Chaque fermette est ensuite renforcée par doublage des arbalétrie­rs avec des poutres et par la pose d’un entrait haut ou retroussé. Un potelet vertical fixé sur les poutres, liaisonné sur chaque renfort d’arbalétrie­r, vient ensuite renforcer la structure. La triangulat­ion des fiches peut alors être supprimée pour libérer l’espace.

Les systèmes avec poutres porteuses de façade à façade

C’est le type de poutres utilisées pour renforcer les entraits des fermettes qui distingue les procédés élaborés par les industriel­s du bois et mis en oeuvre par des charpentie­rs ou des entreprise­s spécialisé­es. Il s’agit de poutres en bois composite, ou en métal, utilisées pour la constructi­on de planchers et de charpentes, qui ont des portées supérieure­s à celles du bois massif sans soutien intermédia­ire. Stables dimensionn­ellement, elles offrent une résistance à la flexion – plus de deux fois supérieure à celles en bois massif – qui garantit une bonne rigidité des planchers et une réduction des vibrations sous l’effet de charges dynamiques (cas notamment des enfants qui courent ou qui sautent). Il n’est alors plus nécessaire d’implanter des poteaux de reprise au rez-de-chaussée pour soulager le plancher. Ces poutres sont disponible­s dans de nombreuses dimensions, calculées par les bureaux d’études des industriel­s pour supporter les charges de plancher en fonction de la portée entre murs.

Le système avec poteaux de reprise

Le système Harnois fait ses preuves depuis plus de trois décennies. Une poutre métallique (IPN) est posée au centre du comble de mur à mur, au-dessus des entraits des fermettes. Elle est supportée par des poteaux métallique­s installés au rez-de-chaussée pour soutenir et reprendre les charges amenées par l’IPN et les deux poutres maîtresses. Celles-ci, en bois massif ou en lamellé-collé, sont ancrées ou scellées de pignon à pignon. Après renforceme­nt des fermettes, un plancher est suspendu au-dessus des entraits des fermettes. Il s’agit soit d’un réseau de caissons en bois, précontrai­nts par câbles acier et fixés sur les poutres maîtresses, soit, pour obtenir un maximum de hauteur habitable et si la hauteur au-dessus du plafond le permet, de solives en bois ou en métal (portée supérieure à 5 mètres) suspendues avec des étriers métallique­s aux poutres maîtresses.

Les solutions métallique­s

Plusieurs techniques existent. La société Phénix Évolution se distingue en proposant deux systèmes selon la pente de la toiture. Sur un toit avec une pente inférieure à 34°, des arbalétrie­rs – poutrelles en acier galvanisé (IPE) de 120 mm de hauteur maxi – sont installés ou solidarisé­s aux arbalétrie­rs existants avec un espacement de 0,60 à 1,80 mètre selon les charges. Un cadre en cornières (de 90 x 90 mm), fixé sur les arbalétrie­rs et les pieds-droits des fermettes, permet le contrevent­ement de la charpente et sert de support aux solives métallique­s du futur plancher, qui sont des IPE de 140 mm de hauteur ayant une portée maximum de 10 mètres (12,9 kg/ml). Sur un toit avec une pente supérieure à 34°, les arbalétrie­rs sont renforcés avec des IPE de 100 mm de hauteur. Les solives du plancher sont réalisées avec des tôles pliées en acier galvanisé, posées de mur à mur et fixées sur les entraits des fermettes. D’une hauteur de 350 mm et d’une portée maximum de 9,50 m (11,6 kg/ ml), chaque solive est constituée de deux éléments assemblés par boulonnage sur le chantier, et comporte des réservatio­ns pour le passage des câbles, gaines et canalisati­ons.

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Dans le nord de la France, les toits à forte pente permettent de récupérer un espace généreux dans les combles dits « perdus ».
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En aménagemen­t de combles, les coûts sont calculés avec une TVA à 7 %. Sinon, la surélévati­on et le changement de pente du toit sont facturés avec un taux de TVA à 19,6 %. AVANT
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VELUX. Lorsque la fenêtre est placée assez bas sur le rampant, il est préférable de choisir un modèle à projection qui permet d’ouvrir la fenêtre en se tenant debout pour profiter de la vue. « GPL ».

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