Une charpente traitée par injection
Investie par des larves d’insectes xylophages, cette charpente en peuplier a reçu un traitement curatif par injection qui a éliminé les intrus… Et fermé, pour longtemps, le garde-manger !
LeLes poutres de charpente en résineux (sapin, pin…) et en peuplier sont exposées à la voracité des larves d’insectes xylophages qqui se nourrissent, pendant leurs annéannées de croissance, du glucose présent dans l’aubier (parties les plus jeunes du bois). Sous ces attaques, le bois endommagé perd sa beauté et, avec le temps, ses propriétés mécaniques risquent de s’altérer. Qu’il s’agisse de vrillettes ou de capricornes, le traitement curatif des poutres attaquées peut être réalisé par injection, pulvérisation ou badigeonnage d’un insecticide.
Peuplier contre petites vrillettes
Dans cette maison de Sologne, les poutres de la charpente, en peuplier, sont attaquées par des larves de petites vrillettes. Comme les sections dépassent 10 cm, le traitement curatif doit être effectué par injection de produit à l’intérieur du bois afin de noyer les galeries creusées par les larves. L’opération est complétée par une pulvérisation ou un badigeonnage. Pour les boiseries plus petites, un traitement en surface, par pulvérisation ou badigeonnage, suffit. Le « Xylophène Premium Spécial Injection Charpentes » en phase aqueuse (en vente en grande surface de bricolage) agit contre les larves en pleine
croissance, mais aussi, en prévention, contre les éventuels insectes adultes pondeurs. En émulsion liquide incolore conditionnée dans un pot de 5 litres (disponible aussi en bidon de 20 litres), il contient de l’eau, des tensio-actifs et des insecticides encapsulés dans de l’huile. Son résultat est garanti 25 ans. L’eau est le vecteur de pénétration dans le bois : lors du séchage, quand l’eau s’évapore, l’huile contenant les insecticides reste imprégnée au coeur du bois. Ensuite, celui-ci peut être revêtu de tout type de vernis, lasure, peinture ou vitrificateur.
La préparation du chantier
Avant de recevoir le traitement, le bois doit être sec, propre, exempt de toute finition : les éventuels vernis et peintures doivent avoir été retirés. Le sol doit être protégé par une bâche (polyane), de même que les prises et les branchements électriques. Aucune source d’énergie ne doit être présente dans la pièce. Après avoir enfilé la tenue de protection (combinaison, lunettes et masque antipoussières), on commence par retirer les éventuels clous enfoncés dans les poutres, puis on dépoussière à la brosse toutes les surfaces de bois à traiter. Toutes les vermoulures et parties non-adhérentes du bois sont ôtées par bûchage à l’aide d’une herminette ou d’un ciseau à bois. Les fenêtres doivent être ouvertes pour bien aérer la pièce.
L’installation des buses
Pour permettre l’injection, on perce d’abord des trous dans les poutres, tous les 30 cm et en quinconce, en utilisant des forets de 9,5 mm de diamètre : ainsi, un faux entrait de 2 mètres de long doit compter 7 trous. La profondeur de chaque trou doit mesurer un tiers de l’épaisseur de la poutre (ici, 3 cm environ), ou au plus 5 cm de profondeur, soit la longueur du foret. Grâce à ce quadrillage, le produit de traitement va rencontrer les larves présentes dans le bois et empêcher leur progression en les empoisonnant. À l’intérieur de chaque trou, une buse d’injection est enfoncée au marteau. Sorte de cheville dotée d’un clapet antiretour (bille), elle se décline en plusieurs couleurs (noir, brun foncé, beige, blanc) de manière à rester discrète.