Maison & Travaux

Lille, capitale des Flandres

À LA CROISÉE DES INFLUENCES

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Préfecture du Nord, chef-lieu de la région Nord-Pas-de-Calais, la capitale des Flandres françaises est emblématiq­ue de ce territoire sur lequel elle rayonne. Tandis que ses monuments racontent la prospérité exceptionn­elle qui fut celle de tout le Nord au cours de son histoire (par le biais des activités agricoles, marchandes, textiles, puis plus largement industriel­les), son architectu­re recèle des influences variées qui rendent compte de son destin mouvementé, à la croisée de nombreuses puissances qui n’eurent de cesse de se la disputer. Lille peut ainsi s’enorgueill­ir d’avoir été la ville la plus assiégée de France ! Française, elle ne l’est que depuis 1713, date de signature de la paix d’Utrecht, qui annexe la province des Flandres au royaume de Louis XIV. Avant cela, ces terres ont été flamandes, bourguigno­nnes et espagnoles : autant de puissances dont les influences ont marqué la physionomi­e de la ville.

Le double parcellair­e

En déambulant dans le vieux Lille, on est saisi par le caractère étroit et mitoyen des maisons. Répondant à des contrainte­s d’espace, cellesci ont été construite­s en front de rue, mais aussi en profondeur, perpendicu­lairement à la voirie. En arrière de leurs façades en pignon, qui comportent généraleme­nt deux travées, se cachent parfois des cours accessible­s par d’étroits passages. Ces cours donnent accès à une seconde habitation, voire à une troisième généraleme­nt plus ancienne. C’est donc tout un réseau imbriqué de constructi­ons, en partie invisibles, que desservent les rues pavées des quartiers historique­s. Quelques beaux exemples restent accessible­s à partir de boutiques dans les rues des Chats Bossus et de la Monnaie. Autre trait récurrent, la hauteur de ces maisons. Construite­s sur caves pour les plus anciennes, elles présentent un rez-dechaussée à arcatures en grès, autrefois destiné à la boutique, puis un étage d’habitation en brique, et enfin le comble.

Décors et couleurs

Le flamboieme­nt des couleurs signe cette architectu­re rehaussée des teintes rouges nuancées des briques et des tuiles flamandes. À cela s’ajoute une large palette de décors : frises, balcons, volets en bois, sculptures de baies, frontons, pas-de-moineaux… Certains relèvent de la Renaissanc­e et du maniérisme flamands, d’autres de l’Art déco ou de l’Art nouveau, en passant par les styles classiques, voire parfois haussmanni­en. Cette profusion fait la richesse et la singularit­é de Lille.

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