Les Hofstèdes
DES FERMES DE BRIQUES ET DE TORCHIS
De genre féminin, le mot « Hofstède » désigne la ferme du terroir flamand. Caractéristique par le bâtiment en lui-même, mais peut-être plus encore par la manière dont celui-ci s’articule avec ses dépendances, selon une organisation disjointe autour d’une cour ouverte : maison d’habitation, grange, étable, atelier, germoir… Tous non contigus, pour éviter les propagations d’incendie. Ces fermes sont généralement dispersées dans la campagne flamande.
Une région qui ignore la pierre
Pendant des millénaires, le torchis constitua le matériau de base des constructions flamandes. À partir du XIII siècle, la brique fait son apparition dans l’architecture régionale et, rapidement, les Flamands deviennent des maîtres de la construction en terre cuite, et la part du torchis recule considérablement. Seul le chaume, qui couvrait autrefois les toitures, disparaît totalement à son profit, remplacé par des « pannes flamandes », tuiles de large dimension, caractérisées par leur section en « S » et par un double emboîtement latéral et supérieur. La terre cuite arbore alors des teintes allant de l’orange au rouge sombre, et une finition vernissée. Les couleurs des briques dont sont faits les murs apparaissent également variées : jaunes dans la Flandre maritime, où l’argile est fortement sableuse, elles tendent généralement vers l’orange, parfois teintées de brun, dans la Flandre intérieure.
Des maisons façonnées par le climat
Ostensiblement basses dans des paysages caractérisés par une absence de relief, d’une volumétrie rectangulaire très simple, les maisons d’habitation tournent leur façade principale vers le soleil de 11 heures. Leur toiture à forte pente évacue les eaux des pluies ici fréquentes, tandis que leurs importants débords évitent le ruissellement le long des murs. Les habitations tournent aussi le dos au vent d’ouest, qui souffle de manière quasi permanente dans les Flandres. Elles lui présentent un pignon, qui n’est percé que par peu – ou pas – d’ouvertures. Les volets, protections nécessaires contre les éléments naturels, sont pleins et le plus souvent gaiement peints. Ce sont ces caractéristiques, réponses au milieu naturel, qui font l’identité et la singularité de ces maisons par ailleurs simples.