Un patrimoine industriel
AUJOURD’HUI RECONVERTI EN HABITATIONS
Au XIX e siècle, la Révolution industrielle fait du Nord-Pas-de-Calais « la première usine de France ». Extraction minière, industries sidérurgique et textile assurent la richesse de la région et, jusqu’à la Première Guerre mondiale, de nombreuses usines sont bâties. Autant d’édifices qui se sont trouvés en butte à une crise économique majeure dans la seconde moitié du xxe siècle, certains détruits, la plupart abandonnés.
Une architecture propre
Filatures, tissages, indiennages… La construction des bâtiments répondait aux besoins de leurs activités : équipements énergétiques, chaînes de production, organisation du travail, stockage, plate-forme de déchargement… Les constructions du XIX e siècle, aux dimensions encore modestes, correspondaient à une organisation du travail fondée sur la transmission verticale de l’énergie et la séparation des tâches réparties par étage. De forme allongée, ces fabriques étaient en brique, caractéristique de l’architecture industrielle. Élément majeur des façades, les nombreuses ouvertures sont distribuées de manière répétitive. Au XX e siècle, le béton et l’acier se substituent à la brique, qui demeure cependant présente en tant que remplissage. Les ouvertures bénéficiant des portées offertes par ces nouveaux matériaux s’étendent jusqu’à donner
une apparence de transparence aux façades. Épousant la croissance des productions, les usines n’ont cessé, parallèlement à ces progrès techniques, de s’agrandir pour atteindre parfois des dimensions prodigieuses.
Des reconversions réussies
Par son esthétique singulière, cette architecture a acquis une dimension patrimoniale reconnue. Abandonnées au rang de friches, les usines du Nord ne pouvaient pas disparaître. En 1975, la ville de Lille réhabilite une filature du début du XX siècle et la reconvertit en logements HLM, avec bureaux et services… C’est la première expérience du genre, qui a servi d’exemple aux mairies, relayées ensuite par des promoteurs immobiliers. Dans les années 1990, les programmes de réhabilitation s’enchaînent et la mode des lofts constitue un véritable phénomène.