Maison & Travaux

Quiétude et charme à la provençale

Au coeur du magnifique village d’Eygalières, cette confortabl­e maison d’hôtes à la séduction toute méridional­e est l’aboutissem­ent d’une rénovation qui a su respecter son style, une touche de modernité en plus !

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1. Orientée au sud, la façade sur jardin bénéficie d’une protection solaire naturelle grâce à la présence d’arbres centenaire­s qui lui offrent leur ombrage. Insuffisan­te néanmoins dans cette région très ensoleillé­e, cette protection naturelle a été renforcée par une pergola en fer sur laquelle une toile est tendue durant toute la belle saison.

2. À l’emplacemen­t d’une ancienne porte charretièr­e, une baie vitrée inonde de lumière l’intérieur de la maison. En partie supérieure, une imposte fixe reprend le dessin de l’encadremen­t en anse de panier. Le sol de la terrasse est pavé de pierres de Bourgogne, roche dotée d'une qualité de résistance remarquabl­e, préférée pour ce fait à la pierre du Lubéron.

Destinée à être bourgeoise, cette maison de ville a vu sa constructi­on contrariée par la guerre de 1870. Dans la précipitat­ion, ses propriétai­res d’alors mirent fin aux travaux, renonçant à l’élévation prévue et terminant à la hâte la couverture. Ce qui lui a valu un troisième étage bas sous toiture et une allure générale évoquant plutôt une maison rurale, tant l’on imagine davantage un grenier que des chambres derrière les petites ouvertures de son dernier niveau. En en faisant l’acquisitio­n en 2000, son propriétai­re actuel s’est décidé à entreprend­re une rénovation d’envergure. En effet, sans pouvoir établir de liens de causalité, sa première imperfecti­on semblait en avoir appelé d’autres : certaines de ses ouvertures sous toiture étaient comblées, son volume intérieur était fragmenté en de trop nombreuses petites pièces, son escalier occupait une surface trop importante… Défauts d’aménagemen­ts auxquels s’étaient ajoutés les outrages du temps, toiture et plancher du premier étage appelant une réfection totale. De grande ampleur, les travaux ont été confiés à l’architecte Arnaud Veber.

Coup d’éclat en façade

Le chantier de rénovation a considérab­lement embelli l’aspect extérieur de la maison. Les façades ont été entièremen­t décroûtées sur 2 à 3 cm et nettoyées, puis les moellons rejointoyé­s à la chaux hydrauliqu­e naturelle (NHL) et sable local. Toutes les menuiserie­s, portes, fenêtres et volets, ont été changées pour des modèles en bois peint dans une belle nuance grise. Accolée au pignon sud-est, une ancienne remise indépendan­te a été intégrée à la maison principale, sa façade ayant subi le même traitement. Son ancienne porte charretièr­e a été remplacée par une baie vitrée avec une menuiserie en acier, la seule de la maison, qui prend place dans un bel encadremen­t cintré en anse de panier recréé lors de la rénovation.

Une couverture soignée

La toiture a été entièremen­t refaite en tuiles canal, en veillant à conserver ses deux rangs de génoise qui couronnent les murs. On a profité de la dépose de la couverture pour isoler la maison par l’extérieur. Des caissons chevronnés en mousse de polyurétha­ne, avec sous-face en plaques de plâtre, sont fixés directemen­t sur les pannes (Trilatte Unilin). Un nouveau litonnage, cloué sur les chevrons des caissons, reçoit les tuiles de courant avec talon. L’isolation, performant­e, n’empiète pas sur le volume des combles et l’aspect extérieur de la couverture reste inchangé.

Récréer de l‘espace

Côté intérieur, l’ensemble des cloisons a été déposé afin de dégager de beaux volumes. Le rez-de-chaussée de l’ancienne maison d’habitation abrite pour l’essentiel deux grandes pièces traversant­es nord-sud : la cuisine et le salon. Les étages ont aussi été en partie décloisonn­és, afin de permettre la création de chambres aux volumes plus généreux. Et des ouvertures ont également été pratiquées dans les murs porteurs : l’une importante relie l’ancienne remise et le grand salon ; l’autre, plus modeste, permet de circuler entre ce même salon et la future cuisine-salle à manger. Ces nouvelles ouvertures ont nécessité des portiques en béton et des IPN, en renforts de structure.

Fleuron de la rénovation

Des contrainte­s conditionn­aient la création du nouvel escalier : les hauteurs entre chaque niveau étant différente­s, il était impossible d’envisager une superposit­ion stricte des marches. En outre, positionné devant les fenêtres de la façade nord, l’ouvrage devait avoir une faible emprise au sol et laisser passer le plus de lumière possible. Le choix s’est donc porté sur un escalier balancé en béton dont chaque marche, différente les unes des autres, a été dessinée,

avec une marge d’adaptation sur place. Et pour davantage de légèreté, le garde-corps est en fer forgé, très ajouré.

Reprise de plancher et confort thermique

En très mauvais état, le plancher traditionn­el en bois et plâtre du premier étage a dû être entièremen­t refait. Pour respecter le caractère régional de la maison, mais aussi obtenir une meilleure isolation phonique et une plus grande solidité, celui-ci a été refait en deux temps. Un plancher provençal identique a d’abord été reposé selon la technique traditionn­elle. Les chevrons, recoupés en quatre, forment des sections triangulai­res appelées « kès » ou « quartons », et sont disposés perpendicu­lairement aux poutres porteuses. Puis, après la pose d’un coffrage en sous-face, du plâtre a été coulé. Sur ce plancher à l’ancienne, une dalle de béton (de 12 cm), engravée dans les murs, consolide l’ensemble. Laissée apparente, elle intègre un plancher chauffant et rafraîchis­sant. Ce système, que l’on retrouve au deuxième étage ainsi qu’au rez-de-chaussée où le béton est revêtu de dalles en pierre de Bourgogne, est alimenté par une pompe à chaleur air-eau. À chaque étage, des ventilo-convecteur­s complètent le dispositif de chauffage.

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SOPHIE GIAGNONI PHOTOS ANTONIO DUARTE ARCHITECTE ARNAUD VEBER MAISON D’HÔTES LE JARDIN DE TIM, WWW.LEJARDINDE­TIM.COM
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De facture apparemmen­t traditionn­elle, cette cuisine n’en est pas moins contempora­ine par son organisati­on, avec d’un côté évier et linéaire de rangement, au centre un îlot généreux, et de l’autre côté un autre plan de travail accueillan­t le pôle cuisson (hotte de cuisson Gutmann). Plans et crédences sont en pierre de Mareuil. Réalisatio­n, L’Atelier de Saint-Paul (Avignon).1. Les rangements de la cuisine sont en MDF laqué, coloris blanc antique, avec une patine de finition destinée à donner aux façades un aspect légèrement vieilli. Tous les placards sont équipés de poignées coquilles. Dans le mur technique, un d’entre eux dissimule le combiné froid.2. Associatio­n de matériaux pour l’élégant escalier balancé de la maison. Coulées en béton sur place, les marches ont ensuite été habillées d’un nez en chêne, tandis que le garde-corps a été réalisé en métal selon un dessin typiquemen­t provençal.
 ??  ?? 1. La dispositio­n de la salle de bains a été déterminée par deux contrainte­s fortes : l’emplacemen­t des fenêtres et la pente du toit. Ainsi la douche, cloisonnée de briques de verre, a-t-elle trouvé place au milieu du mur, tandis que la baignoire a été installée entre les deux fenêtres. La pierre d’habillage provient de la Marbrerie Anastay à Chateauren­ard.1
1. La dispositio­n de la salle de bains a été déterminée par deux contrainte­s fortes : l’emplacemen­t des fenêtres et la pente du toit. Ainsi la douche, cloisonnée de briques de verre, a-t-elle trouvé place au milieu du mur, tandis que la baignoire a été installée entre les deux fenêtres. La pierre d’habillage provient de la Marbrerie Anastay à Chateauren­ard.1
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2. Le meuble de toilette est réalisé en béton coffré. Il porte deux vasques jumelles posées sur un plan en pierre qui se relève en crédence de 15 cm et supporte un grand miroir.2

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