La Rochelle
UN PORT ATLANTIQUE AU LONG COURS
Préfecture du département de Charente-Maritime, La Rochelle en est également la ville la plus peuplée et le principal port. Une prééminence qui trouve ses origines dans la qualité de son site, en bordure de l’Atlantique, à l’abri d’une barrière formée par les îles d’Aix, de Ré et d’Oléron, mais aussi dans son histoire qui la vit dotée de larges libertés et franchises dès sa fondation au xe siècle. Son rayonnement commercial, religieux, au surplus intellectuel et artistique, se lit dans la richesse de son patrimoine architectural.
Ville de commerce
La Rochelle connut plusieurs âges d’or, mais le plus brillant se situe sans doute au Moyen Âge, entre le XIII e et le xve siècle, époque où elle s’affirme comme le plus important comptoir français sur l’Atlantique grâce au commerce du sel et du vin pratiqué avec les villes de la ligue hanséatique. Cette vocation marchande se lit dans ses rues à arcades qui se déroulent, aujourd’hui encore, sur plus de deux kilomètres. Leur rez-de-chaussée abritait des échoppes, où les commerçants pouvaient étaler leurs marchandises en les protégeant des intempéries. Parfaitement alignées, les arcades apparaissent cependant toutes différentes, et les détails à observer sont ici nombreux : gargouilles au sommet des maisons, ardoises posées en arête de poisson sur les façades pour protéger les pans de bois qu’elles recouvrent, fenêtres à meneaux, pierres sculptées, etc.
Ville d’armateurs
Autre âge d’or, le XVIII e siècle qui voit la ville s’agrandir et se parer d’hôtels particuliers à la française, entre cour et jardin. Commanditées par des armateurs, ces constructions sont très nombreuses entre la rue du Palais et la rue Saint-Yvon, ainsi que dans le quartier de la Ville-Neuve. Quelques-uns des plus beaux sont visibles rue de l’Escale, dont le pavage est remarquable, tout en galets ronds, récupérés, à l’époque, du lest des vaisseaux légèrement chargés, de retour du Canada.
Ville blanche
À l’exception des anciennes maisons à pans de bois des XIV e et xve siècles, les édifices rochelais ont été pour la plupart construits à l’aide de pierres calcaires très claires, parfois blanches, qui confèrent à La Rochelle une grande luminosité. Ces pierres proviennent de carrières charentaises, dont les plus fameuses se trouvaient à Crazannes et Port-d’Envaux.
1. Située rue des Merciers, artère à vocation commerciale, cette façade figure parmi les façades rochelaises dites Renaissance, superposant les ordres dorique et corinthien, dans une libre réinterprétation de ce style.
2. La Rochelle compte 39 maisons à pan de bois, datant d’avant le XVI e siècle. Pour les protéger des intempéries et autres agressions océaniques, les pièces de bois sont recouvertes d’ardoises. Ces façades s’élèvent sur un rez-de-chaussée en pierre, dont les arcades témoignent de l’existence passée des échoppes.