Côté terre
UNE AUTRE DÉCLINAISON DE LA SIMPLICITÉ
Le littoral charentais s’adosse à une région de bas plateaux doucement vallonnés que sillonnent plusieurs fleuves et rivières aux vallées peu encaissées : bienvenue en Saintonge ! Encore très agricole, avec notamment une riche production viticole qui prolonge celle du Cognaçais voisin, ce territoire volontiers riant abrite une architecture rurale variée, caractérisée, comme celle de la côte, par une relative simplicité.
Une architecture de la pierre
La Saintonge abrite un grand nombre de carrières qui ont fourni en abondance pierres calcaires et sables, systématiquement mis en oeuvre dans la construction de ses maisons, sous la forme de moellons nus, de moellons enduits ou encore de pierres de taille, en fonction de l’usage et du statut du bâtiment. Ce recours systématique aux ressources locales confère une grande homogénéité aux paysages bâtis saintongeais, en même temps qu’une palette subtile de teintes blondes et d’ocres clairs.
Volumes et proportions
Les menuiseries associées aux bâtis affichent elles aussi des teintes pâles (blanc, crème ou gris, bleu et vert clairs). Sur les toits, les tuiles canal de terre cuite dominent. La ferme de Saintonge arbore le plus souvent une architecture simple et modeste de longère, déployée le long d’une cour, sur un niveau, parfois surmonté d’un attique sur le grenier (demi-niveau éclairé par des ouvertures plus petites). Cette longère devient maison saintongeaise lorsque sa façade est enduite, que ses ouvertures sont bien ordonnancées et que des dépendances l’entourent. Plus cossue, cette habitation de propriété agricole ou viticole exhibe aussi des éléments de décor : de belles pierres de taille en encadrements, une corniche, ou encore des bandeaux. Plus la propriété est prospère, plus le décor et la composition de la façade sont soignés. Dans le cas de riches propriétés viticoles, la maison et ses dépendances s’organisent autour d’une cour fermée.
Spécificités locales
Quelques éléments d’architecture se retrouvent dans ces maisons, contribuant à les singulariser. Ainsi les plus simples d’entre elles présentent des escaliers extérieurs, qui donnent accès à l’habitation ; leur rez-de-chaussée étant occupé par une étable. Nombre de maisons offrent aussi des auvents (dits balets) qui abritent le perron. Cette forme d’auvent est souvent déclinée pour les dépendances, sous la forme de hangars ouverts sur une ou deux façades.
1. Les toitures de Saint-Sauvant sont typiques de la Saintonge : à faible pente, avec un léger débord, coiffées de tuiles canal posées sur un voligeage plus ou moins continu. Les tuiles de courant sont bloquées avec des cassons (morceaux de tuile) et du mortier. L’imbrication complexe des toits témoigne, ici, des origines médiévales du bourg.
2. Ces trous de pigeonnier sont souvent ménagés dans les murs en moellons des dépendances charentaises. Ils participent de ces détails qui font la richesse du patrimoine rural.
1. C’est l’une des dernières réalisations contemporaines de Royan en matière d’architecture balnéaire. La réinterprétation des années 50 est frappante : volume cubique, toitureterrasse, ouvertures horizontales, le plan libre… Un bel exemple de ce dialogue entretenu entre les époques architecturales, si typique du balnéaire dans cette ville de la Côte de Beauté.
2. Toutes les inspirations de l’architecture balnéaire se retrouvent à Royan, y compris le style « cottage » : balcons et polychromie des matériaux de ces maisons jumelles en L.