Cinq euros par m3 d’eau et par an
Nous travaillons aujourd’hui à la conception de bassins basse consommation, économes en eau comme en électricité. Les consommations sont maîtrisées, le traitement d’eau raisonné et efficace. Entre la filtration et les produits désinfectants, il faut compter environ cinq euros par mètre cube d’eau et par an pour l’entretien d’une piscine. Le système de filtration est dimensionné par rapport au bassin. Les fabricants de matériel et les installateurs ont effectué un gros travail, écoresponsable, pour proposer des pompes et des filtres nettement moins énergivores que par le passé. Pour une piscine de taille moyenne (8x 4 m et une profondeur de 1,40 m, soit un volume de 45 m3), la consommation annuelle pour la filtration s’élève à environ 1 500 kWh/an. C’est près de quatre fois moins qu’en 1980. Par ailleurs, une pompe de 1 cheval (736 W), voire 1/2 cheval selon la configuration de la filtration, suffit aujourd’hui à filtrer une piscine de 40 m3, ce qui abaisse encore la consommation annuelle.
Plusieurs types de traitement, manuels ou automatisés, existent sur le marché. La solution la plus simple et la moins onéreuse consiste à utiliser du chlore, conditionné sous forme de poudre, de comprimés ou de galets. Prix moyen : six à dix euros le kilo. L’inconvénient de ce puissant désinfectant est la formation de chloramines, à l’odeur caractéristique, irritantes pour les yeux et la peau. Une solution alternative : l’utilisation de brome, le plus souvent ajouté manuellement dans la piscine. C’est efficace dans une fourchette de pH plus large que le chlore, celui-ci supprime les problèmes d’irritation et d’odeur. Prix moyen : 12 à 16 euros le kilo.
Des traitements automatiques
On trouve aussi sur le marché des appareils de traitement automatisés. L’électrolyseur fabrique du chlore à partir d’une eau légèrement salée : il suffit d’ajouter quelques grammes de sel dans l’eau, la cellule de l’électrolyseur produit alors de l’hypochlorite de sodium qui assure la désinfection. « Le traitement par électrolyse de l’eau salée utilise les propriétés désinfectantes du chlore, indique Christophe Durand, directeur marketing de Procopi. Il est plébiscité par les particuliers, car il est sans odeur. L’électrolyseur doit toujours être associé à une pompe doseuse permettant la régulation du pH. À défaut, on peut observer des décolorations irréversibles du liner ou de la membrane armée. » Voilà pour les usages les plus courants, car il existe sur le marché d’autres solutions, manuelles et/ou automatisées : PHMB, oxygène actif, ozonateur, lampe UV... « On observe une grande amplitude de prix en fonction de la solution mise en oeuvre, de 500 euros pour une simple pompe doseuse jusqu’à 10 000 euros pour des appareils multitâches qui collectent les données, régulent le pH et pilotent la désinfection », précise la FPP. Dans tous les cas, le respect des préconisations des professionnels permet un usage raisonné des produits chimiques. Seules les piscines naturelles qui, d’ailleurs, ne sont pas considérées comme des piscines au titre de la législation européenne s’en affranchissent. Le bassin y est naturellement filtré pour une baignade plus écologique, mais sans contrôle ni assurance de la bonne qualité de l’eau (voir p. 143). C’est là une autre approche, plus écologique et économique, que nous abordons également dans ce numéro de Maison & Travaux.
Le chlore est efficace pour désinfecter, mais son odeur peut rebuter…