Grand volume et petite surface, un duplex audacieux
Après rénovation, cet appartement sous combles a vu sa surface passer de 44 à 35 m2 : une perte compensée par une véritable plus-value en termes de volume, de fluidité et de confort.
L’appartement se situe au dernier étage d’un petit immeuble construit dans les années 1930. Logé sous une toiture deux pentes, il présente une hauteur sous faîtage de 4,10 m, ramenée à 2,76 m sous les poutres faîtières. Son plateau principal couvre une surface de 26 m2 qui, avant rénovation, était agrandie d’une mezzanine de 18 m2. Cette surface se trouvait divisée en deux parties à peu près égales, par un mur porteur qui traversait tout l’appartement dans sa largeur, en se déployant sur toute sa hauteur. Son espace s’en trouvait encombré. Une sensation renforcée par l’absence de rangements intégrés, qui entraînait un certain désordre.
Réduire de moitié la superficie de la mezzanine
Pour corriger ces défauts, l’architecte Anabel Messens a préconisé la dépose du mur porteur qui bloquait la lumière et entravait le volume. Elle a aussi proposé de réduire de moitié la superficie de la mezzanine ( près de 9 m2), promettant un gain de volume qui compenserait la perte de surface, au point de la faire oublier, voire de faire paraître l’appartement plus grand. La surface perdue de la mezzanine, qui servait pour le rangement, se retrouve
maintenant sous la forme de rangements hauts au-dessus de la cuisine.
Plancher et cloisons remplacés
La mezzanine existante était en mauvais état. Elle a dû être déposée. Le nouveau plancher est porté par des IPN engravés dans les deux murs contigus. Ceux- ci supportent un plancher en bois classique, constitué de solives et d’un parquet en chêne blanchi ; une solution choisie pour sa légèreté et sa faible épaisseur. En sousface, ce plancher est habillé de plaques de plâtre. Sous la mezzanine sont installés la salle de bains et des w.-c., délimités par de nouvelles cloisons en plaques de plâtre et l’ancien mur porteur.
Circulation de la lumière
Ce mur porteur a été supprimé pour le reste, remplacé par deux arbalétriers en bois qui reprennent ses charges. Sa suppression totale en partie haute a permis de libérer la circulation de la lumière. L’ouverture de deux fenêtres dans le toit affirme la prédominance de la lumière. La plupart des murs ont parallèlement été peints en blanc pour accroître le sentiment de luminosité. La mezzanine, côté cuisine, a été cloisonnée par une verrière qui préserve cette clarté réinventée.
Jeux graphiques
Sur le fond blanc du plafond, les montants en acier de la verrière dessinent des lignes verticales graphiques qui sont déclinées en de nombreux points, sous forme verticale, horizontale et diagonale : à travers le gardecorps, les rails hauts supports d’échelle, ou le papier peint de la mezzanine. À ces lignes noires répondent des blanches sous la forme de tasseaux peints, posés en relief, qui dissimulent des LED dans la cuisine et le séjour, au-dessus des fenêtres. Ces jeux de lignes assurent la continuité graphique entre les deux niveaux. Et ils dessinent un décor contemporain.
Des rangements en abondance
Dans cet intérieur restructuré, l’architecte Anabel Messens a créé de nombreux rangements qui n’empiètent jamais sur la surface au sol. À l’image des rangements déployés au-dessus de la cuisine, sur la même profondeur que ses éléments – ils représentent un énorme volume de stockage –, ou encore de ceux intégrés au corps de l’escalier. Les rangements hauts sont accessibles par une échelle en bois qui se déplace au gré des besoins. L’ensemble de ces meubles de rangement, dessinés sur mesure, a été fabriqué en médium peint en blanc