Les carreaux de ciment
Un atout charme dans la maison
Après avoir disparu depuis les années 1970, les carreaux de ciment font, depuis quelques années, leur grand retour dans nos intérieurs. Si les imitations sont légion, aucune ne vaut le véritable carreau de fabrication artisanale, à la profondeur de teinte incomparable.
Le carreau de ciment naît vers 1850 à Viviers, en Ardèche, près de la première cimenterie française. Il est inventé par Étienne Larmande, un entrepreneur des travaux publics. Très vite, ce carreau, appelé alors « carreau-mosaïque » séduit par ses qualités techniques et esthétiques. Ce nouveau procédé permet, en effet, de produire des carreaux de sol du plus bel effet, sans cuisson et à prix modéré. Ils représentent donc une bonne solution alternative aux pavages en pierre, en marbre et en granito de l’époque, matériaux très onéreux. La fabrication se développe aux alentours de Marseille et à Avignon. Au départ destiné à la bourgeoisie, le carreau de ciment devient vite un produit utilisé dans les maisons populaires. Présenté à l’Exposition universelle de 1867, à Paris, il conquiert l’Europe et ses colonies (le Maghreb et l’Afrique, notamment). On l’apprécie également en Amérique latine et en Asie. Mais un siècle plus tard, dans les années 1970, il est très concurrencé par les céramiques émaillées industrielles, et sa fabrication est abandonnée. Depuis les années 2010, les carreaux de ciment suscitent de nouveau un véritable engouement, à tel point qu’on en trouve mille et une imitations et déclinaisons : grès cérame, mais aussi sols PVC, textile, objets de décoration... Toutefois, rien ne vaut le carreau original, fait à la main et dans les règles de l’art. Si quelques artisans du sud de la France ont repris ce savoir-faire ancestral, les carreaux de ciment sont aujourd’hui fabriqués en Espagne et, surtout, au Maroc