Murs, isolant par nature
À performances thermiques équivalentes, les isolants, à l’intérieur, se réinventent. Biosourcés, écoconçus, ils embarquent aussi de l’innovation.
Ils représentent à peine 10 % du marché de l’isolation. Pourtant, on entend essentiellement parler d’eux. Et pour cause. Ces isolants renouvelables font écho au contexte d’épuisement des ressources naturelles et aux préoccupations environnementales grandissantes. S’ils peinent à pénétrer le marché, c’est en raison d’une réputation d’isolants chers. Or, ce surcoût atteint à peine 10 % et, plus démocratisés, ils sont désormais plus accessibles.
Un tout nouvel enjeu
D’autant qu’ils s’étendent sur des typologies similaires aux isolants traditionnels. Élaborés à partir de différents produits – fibre de bois, liège, laine de chanvre, de coton, laine de mouton, textile recyclé, ouate de cellulose –, ils se présentent sous toutes les formes : vrac, panneaux, rouleaux... Ils ont même été adoubés par la sacro-sainte certification des isolants Acermi. Et ils devraient même connaître
un succès certain, car ils répondent aujourd’hui à un tout nouvel enjeu.
De l’écoconception dans l’isolation
Tendance, les écomatériaux se plient même aux exigences de l’économie circulaire. Elle bouscule celle dite traditionnelle en limitant le gaspillage des ressources, l’impact environnemental, et augmente l’efficacité à tous les stades de l’économie des produits. Preuve de l’importance de ce concept, il a fait son entrée dans la Loi de programmation sur la Transition énergétique pour la croissance verte. Ces écomatériaux vont donc devenir inévitables en poussant la rénovation énergétique dans un cercle vertueux. Alors, dans les murs – comme dans l’assiette – on se met au vert. Les laines minérales aussi. Si leurs performances thermiques ne cessent de s’améliorer, elles se révèlent plus faciles à mettre en oeuvre et deviennent même douces au toucher. Il fallait bien se débarrasser de cette image irritante qui leur colle au fil. Elles font
aussi valoir leur dimension recyclable, et intègrent des liants... biosourcés. Difficile de ne plus intégrer l’écoconception des matériaux. Et la réflexion va encore plus loin. Dès cette année, une filière de collecte de déchets de déconstruction pourrait voir le jour pour les réintégrer dans la production.
De la minceur à l’intérieur
Les isolants de nouvelle génération doivent aussi répondre à une autre préoccupation : apporter de la performance thermique sans grignoter la surface habitable. Encore plus là où le prix du mètre carré s’envole. Seul souci : performances thermiques accrues riment avec isolants dodus. Par conséquent, des solutions émergent pour concilier ces deux impératifs. À l’instar d’un isolant sous vide. Si la technique n’est pas nouvelle, elle a été reconnue par un Avis technique qui lui permet de conquérir le marché, dans seulement 6 cm d’épaisseur avec doublage. Un autre procédé venu d’Italie décline un panneau à base d’aérogel qui apporte la promesse de performances thermiques et acoustiques dans 3 cm d’épaisseur. Enfin, une dernière solution part à la conquête de l’Hexagone : une mousse isolante à cellules ouvertes ou fermées. À appliquer en rampants, en sousfaces et sur les murs intérieurs, elle ne se tasse pas, n’absorbe pas l’eau et limite le développement des moisissures. Classé A+ selon l’étiquetage environnemental des produits pour les émissions de composants organiques volatils, sans gaz ni fibre, ce matériau est respirant, très léger, flexible et à fort pouvoir d’adhérence. Et, comme il est projeté, il remplit aussi les cavités difficiles d’accès, participe à l’étanchéité de la maison tout en affichant une résistance thermique élevée, supprime les ponts thermiques, et assure une isolation phonique. Le tout pour un prix qui varie entre 30 € et 45 €. L’isolant parfait ? Le marché le dira
Retrouvez dans ce numéro la mise en oeuvre de deux isolants minces et efficaces : le système Isovip, d’Isover (p.174175) et le système Comboprime Home de Recitel (p.176-177).