Cap Combattut La renaissance exemplaire d’un buron

Ce buron, construit au XIXe siècle, n’est plus exploité à des fins agricoles depuis 1914. Une situation qui lui a valu l’abandon et, progressivement, la ruine. Il y a peu de temps, ne subsistait plus de lui que la base de ses murs.

Buron parmi les burons, Cap Combattut réunit toutes les caractéristiques emblématiques de ce type de constructions. De forme rectangulaire, il abrite une grande salle commune flanquée d’une cave voûtée qui s’enterre dans la butte à laquelle il s’adosse. La première couvre 73 m2, la seconde 37 m2. 0 n fabriquait le fromage dans l’une, on l’entreposait dans l’autre. Au-dessus de la pièce à vivre se trouve un grenier qui servait au stockage du foin et au couchage des estivants. À proximité de ce bâtiment principal, également construit selon un plan rectangulaire, apparaît la porcherie plus petite. Tout buron disposait de cette dépendance. Les porcs y étaient nourris et engraissés avec le petit-lait des vaches. Ici, elle s’étend sur 40 m2.

Un gros travail de maçonnerie

Le caractère profondément identitaire et caractéristique de ces constructions méritait sans nul doute un accompagnement de leur restauration par les Monuments Historiques. L’architecte Raymond Pauget a ainsi suivi ce chantier, effectué dans les règles de l’art. La maçonnerie a constitué le poste principal de la rénovation. Il a fallu remonter les murs des deux bâtisses. Montés en pierres de basalte posées à joint vif selon une technique de pierre sèche, avec des pierres d’appareil en granite pour les angles et les ouvertures, ces murs sont constitués de deux parements : l’un extérieur, l’autre intérieur, liés ensemble par un mortier. Au total, il présente ainsi

une épaisseur de 80 cm, qui peut s’apprécier dans les embrasures d’ouvertures, toutes, par ailleurs, réalisées dans des proportions traditionnelles, à savoir plus hautes que larges (60 x 80 cm). À l’exception de deux linteaux en bois, toutes les pierres de seuil et d’encadrement sont en pierre de giais : des pierres longues taillées à angle droit, mises en oeuvre dans les étables pour constituer les rigoles d’évacuation des déjections animales. Ces murs ne sont pas isolés.

Toiture de montagne

Ces murs épais sont surmontés d’une charpente en Douglas constituée de fermes très rapprochées, reliées entre elles par des entretoises nombreuses : un dispositif nécessaire pour porter une lourde couverture en lauzes de récupération. Pour laisser ces fermes apparentes à l’intérieur, et ne pas déborder au sommet des murs, cette toiture n’a reçu qu’une faible épaisseur d’isolation, constituée d’un isolant triso-laine épais de 3 cm, fait d’un mélange de laine de mouton et de fibres plastiques, doublé de part et d’autre de lame d’air, avec pare-vapeur et parepluie côté extérieur. Laissé apparent à l’intérieur, son voligeage est en peuplier. De leur côté, les sols du buron et de la porcherie ont également été isolés.

Derrière ces murs épais, se cache tout le confort d’un gîte cosy

Sur leurs dalles en béton, des circuits de chauffage au sol ont été installés. Ils ont été recouverts de chape légère et habillés de carrelage. L’étage du buron comporte aussi un plancher chauffant. Hydrauliques, les dispositifs de ces planchers chauffants sont alimentés en eau chaude par des inserts bouilleurs à bois, à foyer fermé, qui produisent par ailleurs directement eux-mêmes une chaleur supplémentaire. Et pour permettre le maintien hors gel du buron, quand celui-ci n’est pas occupé, un complément est assuré par des résistances électriques installées dans un ballon tampon.

Une décoration épurée

Dans ces écrins authentiques, la décoration joue la carte d’un minimalisme élégant. Un décor qui met en valeur les matériaux naturels. Un escalier en pin sylvestre occupe l’espace à la manière d’une sculpture ornementale. Quelques ouvrages en métal apportent, ici et là, une touche contemporaine. Ils ont été fabriqués en tôle de fer par les propriétaires de la maison. Propriétaires qui donnent à partager ces lieux, situés dans un cadre exceptionnel, et loués en toute saison sous forme de gîte l

Gîtes à louer : www.buron-aubrac.fr

Le décor minimaliste met les matériaux en valeur

1 1. Dessiné par les propriétaires, l’escalier a été fabriqué sur mesure en pin sylvestre. À quart tournant, sans contremarche ni gardecorps, prenant appui sur un limon central, il affiche une sobriété et un style épuré en accord avec le reste de...

2 2. Rares sont les plaques de plâtres mises en oeuvre dans cette rénovation qui fait la part belle aux maçonneries traditionnelles. Quelques-unes ont néanmoins permis de cloisonner les salles de bains intégrées à chacune des chambres ici créées :...

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1 1. Comme tous les burons de l’Aubrac, celui-ci est constitué de deux bâtiments : la porcherie, ici de face, et l’habitation qui servait aussi pour la fabrication du fromage, dont on aperçoit seulement, ici, le pignon. Les deux bâtisses abritent...

Entièrement remontés à l’occasion de cette rénovation, les murs sont en granite et basalte, maçonnés en pierres sèches posées à joint vif. Ces murs ne sont pas isolés, mais, constitués de deux parements de pierres, ils présentent néanmoins une belle...

1. Occupé par deux chambres avec salle de bains, l’étage est chauffé par le plancher. Les circuits sont intégrés dans un isolant en mousse projeté, d’une épaisseur de sur 8 cm. L’ensemble a été recouvert d’une chape légère, qui disparaît sous un...