Douche à l’italienne
Pour que le rêve de la douche à l’italienne ne tourne pas au cauchemar, la condition sine qua non, c’est de bien préparer son chantier. Voici quelques conseils qui pourront vous y aider.
sérénité rime avec étanchéité
La douche dite à l’italienne doit son appellation aux thermes de la Rome antique, intégralement carrelés, où toutes les couches de la population venaient satisfaire à leurs besoins d’hygiène. Aujourd’hui, la douche à l’italienne est recherchée pour le cachet indéniable qu’elle apporte à une salle de bains : son revêtement carrelé intégral procure une impression d’espace, en l’absence notamment de parois, comme dans le cas des douches de type « walk’in ».
Une ou des douches à l’italienne ?
Dans l’inconscient collectif, douche à l’italienne équivaut également à douche de plainpied. Certains professionnels parlent même de douche sans receveur ! Alors qu’en toute rigueur, il convient plutôt de dire douche avec receveur encastré, après décaissement du plancher. Or, selon le professionnel que vous solliciterez, si vous décidez de ne pas effectuer l’installation vous-même, vous aurez droit à différents sons de cloche : pour certains, la douche à l’italienne ne s’entend que carrelée et de plain-pied ! Mieux vaut donc mettre au clair votre envie, pour éviter tout malentendu, avec votre installateur ou votre revendeur spécialisé. Quelle est votre priorité ? Une douche intégralement carrelée, l’absence de marche, voire les deux ? Car l’un peut aller sans l’autre...
La douche à fleur de sol est-elle possible dans tous les cas ?
En rénovation, la mise en oeuvre d’une douche de plain- pied peut se révéler problématique. Par exemple, pour une douche à l ’ étage sur plancher bois, l ’encastrement exigera de découper le carrelage puis, après intégration du receveur, d’ajouter des renforcements à l ’aide de lambourdes, notamment. Par ailleurs, l’intégration du receveur
dans la chape existante n’est pas toujours possible. Le cas de figure dans lequel la douche de plain-pied est quasi inenvisageable, c’est le logement collectif. Pour des raisons aussi administratives que techniques (voir notre avis d’expert p. 59), il sera très difficile, voire impossible, de réaliser ce décaissement.
Quelles options pour la mise en oeuvre ?
En première approche, vous disposez de deux options. Si vous connaissez un bon maçon, adepte du travail à l’ancienne, vous pouvez alors envisager de faire réaliser un receveur en béton ; il devra respecter les pentes nécessaires à l’écoulement de l’eau vers la bonde de douche. Attention à la pente ! Elle doit être suffisante pour garantir l’évacuation de l’eau par le siphon (au minimum 2 %). La conception de ces pentes (qui sont tributaires du type de bonde et de son positionnement sur le receveur) demande donc un certain degré de compétences. L’étanchéité est ensuite effectuée à partir d’une résine d’étanchéité liquide. Selon les fabricants, des bandes d’étanchéité (encore appelées bandes d’armatures) seront intercalées entre deux couches.
L’autre possibilité consiste à recourir à un receveur prêt à carreler, en polystyrène expansé ou extrudé, en fonction des marques et des modèles. Selon que votre plancher pourra ou non être décaissé, ce receveur sera encastré ou rehaussé avec une rehausse généralement fournie dans le kit. Celle-ci s’impose également si votre installation requiert une évacuation horizontale et non verticale. Ces kits sont disponibles dans les enseignes spécialisées, ainsi qu’en grandes surfaces de bricolage. Conçus pour faire gagner du temps aux artisans, notamment aux carreleurs, qui peuvent du même coup s’occuper de la plomberie,
Le pourcentage de pente vers la bonde, 2 % minimum, doit être respecté pour obtenir une bonne évacuation
ils intègrent l’ensemble des éléments nécessaires à leur mise en oeuvre : bandes d’armatures, primaire d’accrochage, barrière avant carrelage, mortier-colle…
« Do it yourself », comment bien préparer son chantier ?
Ces kits prêts à l’emploi – pour les receveurs en mortier, comme pour les receveurs prêts à carreler – s’accompagnent généralement de leurs notices détaillées, ainsi que de leurs « tutos » sur internet. Libre à vous de prendre en charge la main-d’oeuvre, sous réserve d’être outillé en conséquence (niveau à bulle, maroufleur, scie égoïne pour la découpe des receveurs en polymères, mélangeur pour les mortiers-colles, etc.). Car, même avec un kit complet, l’exécution n’est pas à prendre à la légère ! A minima, il faut s’assurer que le système proposé par un fabricant dispose d’un avis technique : ce sont ces produits que les professionnels mettent en oeuvre et pour lesquels ils sont censés être couverts par leur assurance responsabilité civile décennale. Enfin, il faut bien suivre les spécifications de pose.
Comment obtenir une étanchéité irréprochable ?
Il faut regarder la vérité en face, les douches à l’italienne ont parfois mauvaise réputation. Il y a quelques années, elles ont occasionné des sinistres récurrents. En cause, les problèmes d’étanchéité. Quelques rappels de base : un carrelage n’est jamais étanche, et les joints seuls ne peuvent garantir une parfaite étanchéité. Les liaisons linéiques (les jonctions mur/plancher) sont, par essence, vulnérables aux infiltrations. Du fait des forces exercées sur le bâti, les planchers et parois pâtissent de microfissures par lesquelles l’eau finira toujours par s’infiltrer si elle n’est pas stoppée par une barrière étanche. La douche étant un lieu à forte projection d’eau, une étanchéité sous carrelage (au niveau du receveur comme des parois verticales) doit être réalisée, sous peine de voir apparaître des infiltrations, au niveau des liaisons entre murs et planchers et des microfissures.
Les points sensibles (souvent appelés points singuliers dans le jargon professionnel) au niveau de l’étanchéité sont les suivants : le siphon, les raccords entre les lés d’étanchéité posés aux murs (quand ils se présentent sous forme de membranes), les raccords entre les éléments d’étanchéité (liquides ou solides) avec la robinetterie, les raccords entre les lés d’étanchéité au sol (étanchéité solide) et les relevés d’étanchéité avec les parois (qui doivent être minimum 10 cm au-dessus du revêtement fini). Veillez à ce que ces points soient correctement traités
Pour une douche à l’italienne sans souci, l’étanchéité doit être réalisée avec le plus grand soin