S’adosser aux pentes et conquérir les angles perdus

Développer les perspectives, faire entrer la lumière, sublimer l’espace... Ce petit studio de 17 m2 a été judicieusement métamorphosé.

Dans ce petit deux pièces qui atteint tout juste les 17 m2 (Loi Carrez), l’architecte Geoffroy Boucher s’est employé à élargir les perspectives en multipliant les angles et en repoussant les profondeurs de champ. Un ancien plafond situé à 2,20 m de hauteur a été déposé pour permettre la récupération de toute la hauteur du comble qui atteint trois mètres au faîtage. Sur l’une de ses pentes, une petite verrière a cédé la place à une généreuse fenêtre de toit Velux. Haute de deux mètres, la cloison entre le salon et la salle de bains a été surmontée d’un vitrage qui laisse filer le regard. Plus encore, elle a été traitée comme un meuble fonctionnel qui satisfait aux usages des deux espaces qu’elle sépare, lesquels s’en trouvent ainsi prolongés. L’installation d’une bande miroir sur l’une des pannes intermédiaires, à environ un mètre au-dessus du sol, permet aussi d’offrir un nouvel horizon et de dévoiler des

perspectives inusitées aux personnes assises à sa hauteur. Sous cette bande miroir, le parquet semble prendre d’assaut le bas des pentes du mur, brouillant la jonction traditionnelle entre mur et sol et introduisant un jeu de diagonale qui modifie là encore les repères visuels.

Prendre appui contre la pente

Derrière les stratégies visuelles qui permettent d’accroître le sentiment d’espace au sein de ces 17 m2 se trouvent des aménagements par ailleurs astucieux en matière de gain de place. Ainsi, l’alternance de pleins et de vides qui rythme la cloison séparative entre séjour et salle de bains offre-t- elle une solution pour loger des rangements, un meuble vasque côté salle de bains, un lave-linge côté séjour. Ce dernier est habillé de parois aimantées qui ne laissent discrètement apparaître que le tambour et les commandes. L’ensemble est menuisé en médium peint en blanc et en contreplaqué plaqué de chêne. À l’instar de cette cloison, toutes les parois du logement sont exploitées et s’offrent en support au mobilier. Ainsi le bas des pentes disparaît-il derrière des meubles bas, dont les portes battantes, qui prolongent le parquet en diagonale, dissimulent des rangements coulissants sur roulettes qui exploitent les 70 cm de profondeur de ces angles a priori perdus. Fabriqués sur mesure, les meubles sont, pour la plupart, multifonctionnels, comme le banc-coffre ou la colonne qui délimite cuisine et entrée en présentant dans cette deuxième des rangements videpoche

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1. Le mur entre le séjour et la salle de bain s’interrompt à deux mètres de haut pour céder la place à un vitrage phonique. À droite de la porte d’accès à la salle de bain, un renfoncement accueille des rangements et le lave-linge. 2. Sol et murs de la...