Une cabane
Située dans l’un des vignobles les plus septentrionaux de l’ouest de la France, à Vigneux-de-Bretagne, sur le territoire de la zone à défendre de Notre-Dame-des-Landes, cette cabane est née d’une démarche expérimentale : tous ses matériaux sont de réemploi, issus de gisements proches. Plutôt que de dresser la liste des matériaux nécessaires à partir de ses plans, l’architecte Andrei Scarlatescu s’est plié à l’exercice inverse en dessinant ses plans en fonction des matériaux disponibles. Seuls la quinca illerie et les produits d’étanchéité ont été achetés dans le commerce. Ses menuiseries sont issues du démontage d’une véranda à Nantes ; son bardage en Douglas déclassé vient d’une scierie de Blain ; son ossature en bois de réemploi a été récupérée sur un appentis de ferme, offert contre enlèvement ; la laine de bois de son isolation provient d’un surplus de chantiers ; les panneaux OSB ont été fournis gratuitement par une entreprise de charpente ; les tôles ondulées ont été achetées d’occasion dans une ferme. D’une faible emprise au sol (3 x 4m), la cabane se déploie verticalement, coiffée par un toit incurvé en tôle. Les ouvertures du rez-de-chaussée sont peu nombreuses, limitées à une baie fixe horizontale située au-dessus d’un bureau, et à la porte d’entrée. La lumière provient généreusement de l’étage en mezzanine. Accessible par une échelle qui impose de se glisser sous le chéneau du toit inversé, la mezzanine se trouve entre deux murs vitrés : l’un par une grande baie coulissante toute hauteur, toute largeur ; l’autre par des vitrages fixes. À la nuit tombée, un écran vient se substituer à la baie coulissante de l’étage. Éclairé de l’intérieur par une vidéo protection inversée, il permet le visionnage de film en plein air.