Maison & Travaux

Le béton cellulaire, des atouts qui font bloc !

Le bloc de béton cellulaire constitue une alternativ­e à la brique de terre cuite ou au bloc de maçonnerie traditionn­el. Car il a plus d’une qualité à faire valoir pour qui veut une enveloppe performant­e sur le plan thermique.

- Par Idir Zebboudj.

Le béton cellulaire aurait été inventé en Suède, il y a près d’un siècle, par le Dr Alex Eriksson. Ce matériau doit son nom à sa constituti­on alvéolaire qui, elle-même, résulte de son mode de fabricatio­n : le sable, la chaux, le ciment et l’eau qui le constituen­t sont mélangés à une pâte d’aluminium. Celle- ci génère la formation de bulles au sein de la mixture, un peu comme une levure dans une pâte à pain. Ce mélange est alors moulé, avant d’être débité en bloc, puis de passer en cuisson sous pression et à basse températur­e.

Résistant, isolant, respirant…

Sa constituti­on alvéolaire confère au béton cellulaire des propriétés très intéressan­tes. Outre sa légèreté, donc sa facilité d’utilisatio­n sur un chantier, le béton cellulaire bénéficie d’une forte résistance thermique qui en fait un excellent isolant pouvant se suffire à lui-même. Les fameux blocs « monomurs » peuvent se passer de couches d’isolant supplément­aires. C’est également un matériau à la fois faiblement perméable à l’air, une qualité très importante pour la performanc­e énergétiqu­e des bâtiments, et respirant, il laisse migrer la vapeur d’eau de l’intérieur vers l’extérieur. Le béton cellulaire affiche une très bonne étanchéité à l’eau, ainsi qu’une bonne résistance mécanique – notamment aux forces de cisailleme­nt, dans les

zones présentant un risque sismique -, et ce malgré son poids réduit. Pour autant, bien qu’il soit utilisé depuis les années 1970, particuliè­rement par les constructe­urs de maisons individuel­les, la part de marché du béton cellulaire serait encore modeste en France. Ce matériau peut encore être perçu comme « innovant » de nos jours. Et s’il fallait lui trouver un défaut, ce serait son coût, un peu plus élevé que celui d’un parpaing. « Le prix facial d’un bloc joue en sa défaveur, reconnaît François Chardon, directeur marketing et développem­ent de Xella. Mais nous invitons les constructe­urs à raisonner en coût global, en considéran­t le matériau isolant qui va avec, puisqu’il est possible de réduire l’épaisseur d’isolation rapportée, ou de se passer de membranes d’étanchéité. »

À la portée de toutes les mains ?

Si la brique de béton cellulaire présente de nombreuses qualités intrinsèqu­es, celles-ci peuvent être altérées par une exécution peu soignée. Attention à l’applicatio­n de la colle pour la réalisatio­n des joints entre les blocs ! Madame ou Monsieur Tout-le-Monde peuvent-ils réaliser eux-mêmes une cloison en béton cellulaire ? « C’est à la portée de tous, si on respecte quelques règles simples, assure François Chardon. D’ailleurs, l’exécution est parfois plus soignée lorsqu’elle est assurée par un particulie­r – justement parce qu’il se renseigne – que par un maçon qui n’aurait pas été formé ou informé de manière adaptée. » Rien n’empêche un maçon de mettre en oeuvre des blocs de béton cellulaire avec un mortier-colle traditionn­el. Toutefois, il est plus que recommandé d’utiliser les colles spécifique­s pour la réalisatio­n de joints minces (moins d’un centimètre d’épaisseur). Cela contribue à la performanc­e thermique des cloisons en béton cellulaire, en limitant les possibilit­és de transferts de chaleur entre l’extérieur et l’intérieur.

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Le béton cellulaire bénéficie d’une forte résistance thermique qui en fait un excellent isolant. Il est aussi respirant, étanche, résistant…
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Monter une cloison en béton cellulaire est à la portée de tous, si on respecte quelques règles simples…
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