Les Pieds verts
Un projet d’habitat participatif
Cet été, les étudiants de 14 structures de formation des Hauts-de-France ont remporté le Solar Decathlon Europe 2019 ! Après des tests d’amélioration sur des maisons mises à disposition par des propriétaires publics, ils ont équipé leur prototype – une vraiefausse maison 1930 à taille réelle – et se sont rendus à Szentendre (Hongrie) pour présenter leurs découvertes. Retour sur leur expérience.
Initié aux États-Unis il y a près de 20 ans, le Solar Decathlon est une compétition universitaire internationale qui réunit de grandes écoles autour d’un défi : concevoir et réaliser une maison à taille réelle, économe en énergie, techniquement avancée, attractive et écoresponsable, en utilisant le soleil comme seule source d’énergie. Nouveauté cette année, les étudiants ont pu se concentrer sur la réhabilitation.
La maison 1930 augmentée
Durant deux années, les 200 étudiants ( architectes, ingénieurs, designers, politistes et jeunes Compagnons) de l’équipe Habiter 2030 ont conçu une réplique de maison de ville qu’ils sont parvenus à optimiser sur le plan énergétique. Isolation projetée privilégiant le sol et le toit avec des produits écologiques à base de coton recyclé, enduits à base de chanvre, rideaux pour moduler les espaces selon les usages et les saisons ou, encore, une serre qui étend l ’ habitation sur le jardin. Ils ont combiné un ensemble de dispositifs pour améliorer son inertie thermique, car, selon eux, « avant de produire, il faut réduire sa consommation ». Les ingénieurs des Mines de Douai, du FSA Béthune, de l’Ensiame de Valenciennes, de Centrale, des Arts et Métiers et de HEI à Lille ont équipé la maison de technologies sophistiquées. Au cours des deux semaines de compétition, les panneaux solaires et thermiques ont produit
plus d’électricité que l’habitation n’en a consommée. Les Compagnons du devoir et du Tour de France ont partagé leurs savoir-faire avec les étudiants pour construire ce prototype à Villeneuve- d’Ascq, avant de le démonter, de le transporter sur dix camions jusqu’à Szentendre, et de le remonter sur le site pour l’épreuve du concours. D’autres écoles et universités des Hautsde-France, telles que l’Esad de Valenciennes, l’Edhec, l’Esaat, Sciences-Po Lille et l’Université
de Lille ont travaillé sur l’intégration sociale, urbaine et économique du projet.
Améliorer une typologie
Le consortium Habiter 2030 s’est attaqué à la question des maisons de ville mitoyennes (il en existe environ 700 000 dans les Hautsde-France). Caractéristiques de l’époque industrielle (1850-1950), elles sont souvent construites en brique et bien souvent mal isolées. Nombre d’entre elles nécessitent aujourd’hui une réhabilitation massive pour lutter activement contre le réchauffement climatique. Le prototype deviendra une maison témoin et ses multiples partenaires devront s’attacher à tirer tous les enseignements de cet exercice, développer la recherche et continuer l’expérimentation sur de véritables maisons pour les habitants qui souffrent de la précarité énergétique. Ce sera le prochain défi humain, social, technique et architectural de l’association Habiter 2030. À terme, on imagine que les solutions ainsi mises au point pourront servir de conseil ou de prescription à tous ceux qui s’engagent dans la rénovation lourde de leur maison 1930