Maison & Travaux

Reconversi­on passive

d’une maison individuel­le

- Texte : Pauline Malras. Photos : Antonio Duarte et Joan Casanelles.

d’une maison individuel­le

À Rennes, l’agence Quinze Architectu­re dirige d’une main de maître la transforma­tion radicale et l’extension de ce pavillon des années 1970. Après une réhabilita­tion lourde, l’ancien volume et ses façades disparaiss­ent entièremen­t derrière cette nouvelle peau performant­e certifiée Passivhaus.

Pour les propriétai­res, ce projet de maison ultraperfo­rmante, c’est d’abord l’histoire d’un coup de coeur pour un immense terrain situé à proximité de la ville. Il est occupé par un pavillon des années 1970 qu’il faudra rénover. Ce dernier est trop petit pour accueillir la famille. Son extension et sa restructur­ation permettron­t d’obtenir une surface de 250 m2 dans laquelle seront logés cinq chambres, trois salles de bains, ainsi qu’un bureau pour compléter la suite parentale.

Compléter la volumétrie

La première question qui est posée concerne l’implantati­on de l’extension. Le plan local d’urbanisme et les limites de propriété se révèlent assez contraigna­nts, et l’orientatio­n de la nouvelle constructi­on doit conditionn­er en partie les performanc­es thermiques de la maison. Les architecte­s décident de la positionne­r à l’est, au bord de l’allée qui mène au garage. Comme une duplicatio­n réduite du volume d’origine, elle est plantée dans la continuité de la maison. L’ensemble est séparé d’un joint creux de verre en double hauteur qui devient l’entrée de la maison. Il est surplombé d’une passerelle qui relie les étages.

Recouvrir d’un manteau isolant

En façade, on lit aisément l’interventi­on des architecte­s. Le pavillon existant, construit en parpaings enduits, est équipé de montants en bois entre lesquels est insufflé l’isolation. Celle- ci est recouverte d’un bardage d’ardoises. En toiture, il est impossible de loger l’isolant sans faire disparaîtr­e la charpente. Pour la laisser apparente, les architecte­s décident d’en construire une nouvelle qui vient coiffer l’ancienne. Ils obtiennent ainsi une épaisseur supplément­aire dans laquelle ils pourront mettre en oeuvre l’isolation nécessaire pour atteindre

Avec le vert en camaïeu, la nature s’invite au coeur de la maison

La suite parentale profite de la terrasse et d’une vue sur le jardin

la certificat­ion Passivhaus. L’extension et les lucarnes -pignon sont revêtues d’un bardage de bois à claire-voie pour créer une unité de matière entre les deux volumes.

Pour une reconversi­on passive

La certificat­ion Passivhaus requière des menuiserie­s très performant­es, aussi dans chaque pièce du triple vitrage mixte bois-aluminium est posé. La maison, ainsi parfaiteme­nt isolée, n’a besoin que de chauffage d’appoint. Des sèche-serviettes sont installés dans les salles de bains, et des bouches chauffante­s, équipées d’une petite résistance, amènent l’air sain et évacuent l’air vicié. Les propriétai­res demandent quand même l’installati­on d’un plancher chauffant au rez-de-chaussée. Dissimulé sous le béton, il fonctionne à très bas régime.

Bien ancrée sur le sol

Pour favoriser son intégratio­n dans le site, l ’ implantati­on de la maison

s’appuie sur la déclivité du terrain en partie remodelé. Des plates-formes, disposées en quinconce, accompagne­nt le dénivelé. Une petite passerelle permet d’accéder jusqu’à l’entrée, dont le palier surplombe l ’ancien accès au garage. Les retenues de terre sont habillées de plaques d’acier rouillé (Corten) et d’un parement de pierre. Au sud, les terrasses des deux façades prolongent la dalle existante et sont habillées de bois

Sous la verrière, la lumière circule et met l’espace en valeur

 ??  ?? Pour faciliter l’intégratio­n de la maison dans son environnem­ent, les propriétai­res font le choix de matériaux bruts tels que l’ardoise ou l’acier Corten. Des terrasses en quinconce accompagne­nt le dénivelé, de l’allée jusqu’à l’entrée de la maison.
Pour faciliter l’intégratio­n de la maison dans son environnem­ent, les propriétai­res font le choix de matériaux bruts tels que l’ardoise ou l’acier Corten. Des terrasses en quinconce accompagne­nt le dénivelé, de l’allée jusqu’à l’entrée de la maison.
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60 x 30 cm, Eternit) qui revêtent l’ensemble du volume principal.
2. L’interstice de verre faisant la jonction entre l’existant et l’extension, se prolonge jusqu’en bas de la façade nord. Les deux terrasses s’appuient sur la dalle existante et sont habillées de bois.
3. La cuisine (Schmidt) nichée dans l’extension est éclairée par un bandeau vitré. Le mariage osé du bois (stratifié chêne vieilli) et des finitions noires (Fenix) sublime l’ambiance rétro de la pièce.
4. Un filet d’habitation est tendu dans la double-hauteur de l’entrée. La teinte corail (Poterie EE162, États d’esprit, Tollens) y fait écho au mur de briques. 3
1. La façade sud-est caractéris­ée par trois grandes ouvertures : des lucarnes-pignons qui présentent un habillage de tôle d’aluminium. Celui-ci s’accorde aux ardoises (teinte naturelle anthracite, 60 x 30 cm, Eternit) qui revêtent l’ensemble du volume principal. 2. L’interstice de verre faisant la jonction entre l’existant et l’extension, se prolonge jusqu’en bas de la façade nord. Les deux terrasses s’appuient sur la dalle existante et sont habillées de bois. 3. La cuisine (Schmidt) nichée dans l’extension est éclairée par un bandeau vitré. Le mariage osé du bois (stratifié chêne vieilli) et des finitions noires (Fenix) sublime l’ambiance rétro de la pièce. 4. Un filet d’habitation est tendu dans la double-hauteur de l’entrée. La teinte corail (Poterie EE162, États d’esprit, Tollens) y fait écho au mur de briques. 3
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 ??  ?? 1. L’architecte d’intéreur et décoratric­e Inma Valero (Inma studio) s’est occupée de l’agencement du mobilier et du choix des couleurs. Le séjour présente ainsi un camaïeu de verts composé de peintures écologique­s et naturelles (Seigneurie Gauthier).
2. Les murs ont été déposés, repris par des IPN, afin d’obtenir une continuité de la cuisine au salon. Le béton ciré au sol est chauffé à basse températur­e.
3. Un véritable mur-rideau passe devant l’escalier de béton qui mène à l’étage. La paillasse se détache du mur d’échiffre blanc. 3
1. L’architecte d’intéreur et décoratric­e Inma Valero (Inma studio) s’est occupée de l’agencement du mobilier et du choix des couleurs. Le séjour présente ainsi un camaïeu de verts composé de peintures écologique­s et naturelles (Seigneurie Gauthier). 2. Les murs ont été déposés, repris par des IPN, afin d’obtenir une continuité de la cuisine au salon. Le béton ciré au sol est chauffé à basse températur­e. 3. Un véritable mur-rideau passe devant l’escalier de béton qui mène à l’étage. La paillasse se détache du mur d’échiffre blanc. 3
 ??  ?? Dans la chambre des parents, le sol est revêtu de liège et la tête de lit, qui dissimule le dressing, arbore un bleu profond (Seigneurie Gauthier).
Dans la chambre des parents, le sol est revêtu de liège et la tête de lit, qui dissimule le dressing, arbore un bleu profond (Seigneurie Gauthier).
 ??  ?? 3. Dans l’angle, le papier peint (Saint-Maclou) délimite l’emplacemen­t de la coiffeuse. 3
3. Dans l’angle, le papier peint (Saint-Maclou) délimite l’emplacemen­t de la coiffeuse. 3
 ??  ?? 1. Véritable suite parentale, elle comporte une salle d’eau. Depuis le dressing, on aperçoit le motif aléatoire des carreaux (Bretagne Carrelage) qui habillent la douche. 1
1. Véritable suite parentale, elle comporte une salle d’eau. Depuis le dressing, on aperçoit le motif aléatoire des carreaux (Bretagne Carrelage) qui habillent la douche. 1
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2. Une imposte vitrée surplombe le plan de toilette. 2
 ??  ?? La verrière en acier se retourne au niveau du faîtage et redescend jusqu’en bas de la façade nord. L’ossature ouvragée fait entrer la lumière naturelle.
La verrière en acier se retourne au niveau du faîtage et redescend jusqu’en bas de la façade nord. L’ossature ouvragée fait entrer la lumière naturelle.
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1. Le mur-rideau de l’escalier en béton est interrompu par une plaque de métal qui dissimule le nez de dalle. Il fait office de garde-corps à l’étage. 1
 ??  ?? 2. Peinte en blanc, la charpente d’origine est apparente, malgré l’apport important d’isolation en toiture. Une surtoiture a permis d’absorber l’épaisseur du dispositif. 2
2. Peinte en blanc, la charpente d’origine est apparente, malgré l’apport important d’isolation en toiture. Une surtoiture a permis d’absorber l’épaisseur du dispositif. 2
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Sous les combles, les lucarnes-pignon augmentent les volumes des chambres et de la salle de bains des enfants.

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