En quête d’essences
Boostées par une nouvelle génération de consommateurs sensibilisés à l’empreinte carbone des produits qu’ils achètent, les essences du parquet n’échappent pas à l’écoresponsabilité.
Les résineux – pins, Douglas, sapins, épicéas, mélèzes – restent plébiscités en emboîtement rainuré-languette. Une configuration idéale quand il faut prévoir un isolant sous le parquet, ou coller en plein sur une dalle ou une chape. Parmi les feuillus, que ce soit en parquet massif ou contrecollé, le chêne tient le cordeau face aux essences claires – érable, frêne, hêtre, bouleau... – qui, prisées à outrance dans les années 1990 et très copiées par le stratifié, ont fini par lasser. Les essences exotiques, avec un fort impact carbone lié au transport et des teintes parfois trop rouges moins séduisantes, se heurtent aujourd’hui à la défiance du grand public.
Le chêne durable
Estampillé des labels PEFC et FSC qui encouragent la production de bois durable, et issu des forêts françaises ou européennes, le chêne domine le marché. Sans oublier que, si la préoccupation est avant tout
celle d’une gestion durable des matières premières, le parquet contrecollé en utilise moins que le massif. Le développement d’une large palette de finitions teintées a bénéficié au chêne, massif ou contrecollé. Offrant ainsi plus de choix, le chêne peut concurrencer les bois exotiques, même si la tendance pousse vers un parquet naturel, les finitions brutes et les teintes nudes. Le classique chêne doré reste indétrônable. Les légèrement grisés, blanchis ou bruns trouvent leur place dans les intérieurs contemporains au détriment des teintes très foncées.
Coller à la rénovation
Massif ou contrecollé ? Si c’est avant tout selon les goûts, ce n’est plus seulement une question de clous. Le parquet massif reste l’apanage des rénovations de beaux appartements haussmanniens, des demeures de charme et des hôtels particuliers, où il n’est pas question de le remplacer par un contrecollé. Pour être cloué sur lambourdes – ou directement sur solives dans les pièces à étage –, le parquet massif doit avoir une épaisseur de 20 à 23 mm afin d’éviter les dommages du marteau. Mais, avec l’arrivée des finitions d’usine, les fabricants proposent des épaisseurs autour de 14 mm. Grâce à cette hauteur réduite, le parquet massif peut aussi se poser collé en plein, comme le contrecollé, sur une dalle ou une chape avec ragréage. Une réponse ainsi plus adaptée en rénovation. Surtout quand on veut éviter de propager le son.
Parquet collé : l’acoustique en plus
Grâce aux nouvelles colles de type MS (silicone modifiée) polymère, polyvalentes, sans solvants et inodores, les plans d’encollage sont de qualité que ce soit pour du contrecollé, du contrecollé avec clic, ou du parquet massif. Une fois cette dernière mise sur le support, il faut appliquer une sous-couche acoustique, mais de bonne qualité. L’idéal étant la combinaison mixte liège caoutchouc. La même colle est ensuite utilisée pour poser le parquet, et obtenir une épaisseur totale de 18 mm à 20 mm tout compris. Enfin, en rénovation la pose flottante est tentante : il suffit de clipser les lames en elles grâce aux rainures et languettes, ou de les coller les unes aux autres pour couvrir un ancien parquet, une moquette, ou un carrelage sans avoir besoin de les retirer. Mais, le nouveau revêtement ne sera pas solidarisé du support. Une sous-couche de qualité est indispensable pour éviter que les bruits sur le sol ne se propagent. Par ailleurs, cette technique est à proscrire avec un parquet massif. La matière étant vivante, elle est sensible
Les teintes légèrement grisés trouvent leur place dans les intérieurs contemporains
aux variations hygrométriques. Les lames à terme risquent de tuiler, et le parquet de perdre son plus bel effet.
Finitions : tout de dépend de l’utilisation
Le choix de la finition dépend du parquet. Les massifs peuvent être posés bruts. Ils seront ensuite traités par un professionnel. Sans finition, le bois étant poreux, il va se tacher. Si la patine obtenue est intéressante pour les amateurs de pureté du matériau, l’entretien reste compliqué. Néanmoins, poser un parquet brut par un parqueteur présente un intérêt : celui du choix de la teinte à façon, réalisée sur le chantier. Pour un parquet beau et personnalisé. Reste que, contrairement aux contrecollés, les parquets massifs sont principalement huilés. D’une part, parce que le process industriel pour vernir les parquets massifs reste onéreux pour des fabricants qui ne sont pas équipés.
Donc moins répandus. D’autre part, pour de nombreux consommateurs, le parquet massif, bois entier et vivant, se prête mieux à la finition huilée que vernis.
Contrecollé surtout vernis
Le contrecollé est le roi de la simplicité. Acheté à 80 % en finition vernie, il s’entretient facilement. En outre, il est plus dur à dégrader qu’un parquet huilé. Mais attention aux silices et aux rayures. Du fait de sa dureté, le vernis est plus difficile à rénover, à moins de le poncer. Ainsi, un parquet dans une maison exposée au sable sous les pieds
doit privilégier un vernis extramat qui laisse moins apparaître les rayures, et brossé, car cette finition irrégulière les rend moins visibles. À l’opposé, attention au vernis satiné lisse qui ne supporte pas les rayures. Enfin, si l’entretien reste indispensable avec un parquet contrecollé huilé, celui-ci offre l’avantage de pouvoir être rénové. S’il peut être plus fragile qu’un vernis à l’abrasion, il suffit d’un bon nettoyage à l’aspirateur et au chiffon humide, puis d’appliquer une nouvelle couche d’huile pour qu’il retrouve son lustre. Alors verni ou huilé, tout dépend des contraintes que l’on est prêt à accepter
L’aspect naturel apporte chaleur et authenticité à la pièce