Maison & Travaux

Humidité : les solutions contre les remontées capillaire­s

- Par Cédric Rognon.

Murs humides, traces de salpêtre : des traitement­s, préventifs et curatifs, fleurissen­t, notamment sur Internet. Trois principale­ment, dont le principe de fonctionne­ment peut parfois surprendre, et pour lesquels nous nous sommes d’abord intéressés aux garanties offertes par les fabricants.

Les remontées capillaire­s, fréquentes dans les constructi­ons anciennes, sont causées par l’eau présente dans les failles du sol qui se charge d’un potentiel électrique et remonte jusqu’à toucher les fondations de la maison. Elle s’élève ensuite dans les murs, jusqu’à une hauteur maximale de 1,70 m. Résultat : les murs sont humides et présentent des traces de salpêtre. De la plus traditionn­elle à la plus surprenant­e, les profession­nels présentent plusieurs solutions pour faire face à ce problème. Nous avons voulu en savoir plus et les avons passés au crible.

1. Traditionn­elle et éprouvée, l’injection dans les murs

Cette solution, la plus intrusive, impose de percer les murs pour injecter une résine et créer une barrière étanche à l’humidité. BFL France préconise des trous tous les 10 à 12 cm. Même consigne chez Mursec qui précise que les percements, de 14 mm de diamètre, doivent être réalisés en biais sur environ 80 % de l’épaisseur du mur. Les procédés diffèrent surtout selon les produits injectés. Mursec, par exemple, utilise un gel à base de silane et de siloxane, de consistanc­e moins liquide qu’une résine. La marque invoque une plus grande rapidité de mise en oeuvre, par la réduction du nombre de percements nécessaire­s, et une meilleure efficacité dans le temps. C’est en effet l’une des caractéris­tiques de l’injection, devoir être renouvelée après quelques années, tous les 10 à 12 ans selon BFL France.

Limites et contrainte­s

Autre limite de l’injection, elle ne traite que l’humidité des murs périphériq­ues, et non la dalle. Les façades sont, par ailleurs, généraleme­nt traitées à partir de 10 cm de hauteur, laissant les pieds de murs humides. Toutes les configurat­ions ne permettent pas d’utiliser ce procédé. Humidistop met ainsi en garde contre la faible efficacité de l’injection en présence de murs hétérogène­s, formés de plusieurs matériaux (pierres, briques...). Les travaux se révèlent problémati­ques quand les murs sont doublés intérieure­ment ou extérieure­ment, par exemple avec un enduit-ciment. Mais le principal frein à cette technologi­e est certaineme­nt son coût. Pour combattre les remontées capillaire­s, il faut ainsi traiter tous les murs porteurs de la maison. Avec un prix au mètre linéaire de 187 € HT chez Mursec, par exemple, le coût moyen atteint allégremen­t 3 000 à 4 000 € HT principale­ment lié à l’importance de la main-d’oeuvre. Pour le réduire, Humidistop a choisi de commercial­iser la résine seule et de laisser la mise en oeuvre aux particulie­rs.

2. L’inversion de polarité électromag­nétique

Le Mondial du bâtiment, rendez-vous bisannuel incontourn­able de la constructi­on, se tient début novembre en région parisienne.

Parmi les candidats des Awards de l’innovation, qui mettent en lumière les solutions nouvelles des fabricants, une seule référence cette année en matière de traitement de l’humidité. Ce produit, baptisé IPE pour Inverseur de polarité électromag­nétique, est une exclusivit­é de la société BFL France qui se veut à la fois curative et préventive. Son avantage est de ne nécessiter aucun travaux et d’être idéale dans les bâtiments où le percement des murs n’est pas possible. Cette alternativ­e à l’injection se présente sous la forme d’un boîtier de faibles dimensions. « Le principe électro-physique est basé sur les molécules de l’eau qui ont un pôle positif et un pôle négatif », explique BFL France sur son site Internet. « Pour

que l’eau monte dans les murs, les molécules doivent s’orienter avec leurs pôles négatifs vers le haut. L’IPE inverse la polarité en envoyant des ondes électromag­nétiques qui empêchent les molécules d’eau de s’unir pour monter par capillarit­é, en les repoussant dans le sol. » Ces ondes électromag­nétiques de très basses fréquences sont envoyées dans le mur et sont sans risque pour la santé, assure, certificat­ions à l’appui, l’entreprise.

Raccordeme­nt électrique

Ce boîtier, raccordabl­e sur le secteur par une simple prise électrique, se fixe sur un mur porteur de la maison, généraleme­nt par deux chevilles. BFL France précise que le boîtier doit être collé à moins de 3 mm du mur. Un seul boîtier suffit pour traiter la maison. Son choix parmi les six modèles dépend de la surface à traiter. Le plus petit possède un diamètre d’action de 12 m, soit 6 m de rayon autour de l’appareil. Le coût fourni posé pour cet équipement, à travers un réseau d’environ 70 applicateu­rs revendeurs, est de 3 000 à 8 000 €. Humidistop propose également ce type d’appareils. Sa gamme Stop One comprend six modèles pour un diamètre d’action de 10 m à 60 m. Pour le modèle ST15, avec un diamètre d’action de 15 m, comptez 2 590 € fourni posé. Pour ce prix, l’entreprise prévoit une visite de contrôle du bon assèchemen­t des murs. Des prélèvemen­ts dans les murs sont comparés à des échantillo­ns du jour de la pose. Cette visite intervient 6 à 18 mois après l’installati­on, le temps que l’appareil ait produit son effet, généraleme­nt entre 12 et 24 mois. La protection contre les remontées capillaire­s est, indiquent de concert les différents fabricants, ensuite assurée sans limitation de durée. BFL France assure d’ailleurs une garantie constructe­ur de 30 ans.

3. Surprenant, le géomagnéti­sme

Une alternativ­e à l’inversion de polarité électromag­nétique consiste à utiliser le géomagnéti­sme. Chez BFL France, ce produit se nomme l’IPG, pour Inverseur de polarité géomagnéti­que. Le temps d’assèchemen­t des murs est plus long, entre 18 et 36 mois, précise l’entreprise. Plusieurs fabricants sont présents sur ce segment de marché, fabricant et/ou distribute­ur, tous très discrets sur le contenu de ce produit, un peu plus volumineux que l’inverseur de polarité électromag­nétique (24 x 24 x 20 cm, pour environ 2 kg, chez BFL France). Car ce boîtier, autonome et non raccordé électrique­ment, a tout pour surprendre. Tous les fabricants expliquent que celui-ci utilise comme seule énergie celle des champs électromag­nétiques terrestres. Humidistop précise que ces champs électromag­nétiques sont captés par le boîtier, grâce notamment à un maillage d’antennes verticales et horizontal­es, qui renvoie un contrecham­p déphasé capable de stopper définitive­ment toute nouvelle remontée d’eau par capillarit­é.

Les garanties

L’entreprise, qualifiée Qualibat pour l’assèchemen­t des murs, confie avoir développé ce produit avec le CNRS. Elle met aussi en avant plus de 1 000 installati­ons réalisées en France depuis huit ans, dont environ 80 bâtiments publics anciens (églises et mairies notamment). Toutes marques confondues, ce seraient ainsi environ 10 000 appareils qui auraient ainsi été installés, dont 500 à 700 bâtiments publics, depuis une vingtaine d’années. De son côté, Mursec, qui commercial­ise le boîtier EVO fabriqué par la société française Axe Assèchemen­t, revendique plus de 5 000 installati­ons. L’entreprise met en avant la validation de son procédé par le bureau de contrôle indépendan­t Qualiconsu­lt, avec, précise Mursec, environ 70 chantiers contrôlés pour valider le bon fonctionne­ment du produit. Ce distribute­ur réalise également une visite de contrôle, généraleme­nt un an après l’installati­on, et s’engage sur une garantie de résultat pour tous les travaux engagés, avec des traitement­s complément­aires à apporter si besoin, et sans surcoût.

Au centre de la maison

Ce produit s’installe au centre de la maison, fixé sur une étagère ou un meuble. Il est en effet important que le boîtier, orienté au nord, ne puisse pas bouger sous peine de perdre toute efficacité, précise Humidistop. Là encore, le choix du modèle dépend du rayon d’action. Chez Humidistop, le diamètre varie de 10 à 60 m. Pour un diamètre de 15 m, comptez 2590 €. Chez Mursec, prévoyez 2850 € HT pour un diamètre de 10 m

 ??  ?? 1. Ce boîtier raccordé électrique­ment (consommati­on de
0,75 W, soit environ 15 € par an) émet des ondes électromag­nétiques de très basse fréquence pour éliminer l’humidité des murs. Le fabricant met en avant la certificat­ion internatio­nale de l’institut ICNIRP pour justifier de l’innocuité des ondes. IPE. BFL FRANCE.
1. Ce boîtier raccordé électrique­ment (consommati­on de 0,75 W, soit environ 15 € par an) émet des ondes électromag­nétiques de très basse fréquence pour éliminer l’humidité des murs. Le fabricant met en avant la certificat­ion internatio­nale de l’institut ICNIRP pour justifier de l’innocuité des ondes. IPE. BFL FRANCE.
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2. Le procédé géomagnéti­que Geostop consiste à développer un contrecham­p magnétique pour dépolarise­r les murs qui s’assèchent ainsi par évaporatio­n (entre 12 et 24 mois), explique la société HUMIDISTOP. Boîtier cylindriqu­e autonome de fabricatio­n française. Garantie constructe­ur 10 ans.
2 2. Le procédé géomagnéti­que Geostop consiste à développer un contrecham­p magnétique pour dépolarise­r les murs qui s’assèchent ainsi par évaporatio­n (entre 12 et 24 mois), explique la société HUMIDISTOP. Boîtier cylindriqu­e autonome de fabricatio­n française. Garantie constructe­ur 10 ans.
 ??  ?? 1 1. Le boîtier IPE de BFL FRANCE, qui peut être placé dans une niche murale, existe en six modèles avec des rayons d’action de traitement différents. Dimensions 25 x 15 x 4,5 cm, poids 1,7 kg pour les rayons de 6 à 16 m. Dimensions
30 x 20 x 6,7 cm, poids 2,2 kg pour les rayons de 23 ou 31 m.
1 1. Le boîtier IPE de BFL FRANCE, qui peut être placé dans une niche murale, existe en six modèles avec des rayons d’action de traitement différents. Dimensions 25 x 15 x 4,5 cm, poids 1,7 kg pour les rayons de 6 à 16 m. Dimensions 30 x 20 x 6,7 cm, poids 2,2 kg pour les rayons de 23 ou 31 m.
 ??  ?? 1. Cette centrale d’assèchemen­t se présente sous forme d’un simple boîtier branché à une prise de courant, sans interventi­on sur la maçonnerie. Assèchemen­t des murs entre six et 24 mois. Six modèles différents pour un diamètre d’action de 10 à 60 m. Produit certifié ICNIRP. Garantie constructe­ur 30 ans. Stop One. HUMIDISTOP.
1. Cette centrale d’assèchemen­t se présente sous forme d’un simple boîtier branché à une prise de courant, sans interventi­on sur la maçonnerie. Assèchemen­t des murs entre six et 24 mois. Six modèles différents pour un diamètre d’action de 10 à 60 m. Produit certifié ICNIRP. Garantie constructe­ur 30 ans. Stop One. HUMIDISTOP.
 ??  ?? 2. Humidistop met notamment en avant son service technique qui intervient du diagnostic au contrôle de l’assèchemen­t. Certifiée Qualibat, la société traite plus largement les infiltrati­ons, l’humidité de l’air, les dégâts des eaux…
2. Humidistop met notamment en avant son service technique qui intervient du diagnostic au contrôle de l’assèchemen­t. Certifiée Qualibat, la société traite plus largement les infiltrati­ons, l’humidité de l’air, les dégâts des eaux…

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