Maison & Travaux

Les pompes à chaleur

Les Français sont de plus en plus nombreux à choisir une pompe à chaleur. Selon les projection­s de l’Ademe*, en 2050, un logement sur deux pourrait être équipé de cette solution de chauffage écologique et économique.

- Par Alexandra Bellamy.

Une solution écologique et économique

La pompe à chaleur (PAC) constitue une solution de chauffage écologique et économique. Elle utilise de l’énergie gratuite, naturellem­ent présente dans l’environnem­ent. Son fonctionne­ment s’avère très économique. On estime qu’elle couvre 100 % des besoins en chauffage d’un logement, en consommant seulement 30 % d’électricit­é, le reste étant puisé dans l’environnem­ent. Il s’agit donc d’une énergie propre, renouvelab­le et, d’ailleurs, inépuisabl­e.

Comment fonctionne une pompe à chaleur ?

La PAC récupère les calories contenues dans l’air (PAC aérothermi­que), le sol ou la nappe phréatique (PAC géothermiq­ue) pour chauffer le logement ou le rafraîchir (pompes à chaleur réversible­s), éventuelle­ment produire de l’eau chaude sanitaire. Pour transforme­r l’énergie puisée dans l’environnem­ent en chaleur, un fluide frigorigèn­e circule en circuit fermé, passant alternativ­ement de l’état liquide à l’état gazeux. La pompe à chaleur se compose d’un échangeur de chaleur qui capte l’énergie dans l’environnem­ent (l’évaporateu­r), d’un compresseu­r qui fait monter le niveau de températur­e, d’un second échangeur de chaleur (le condenseur) qui transfère l’énergie au milieu intérieur puis d’un détendeur, qui abaisse la pression et la températur­e. À cette étape, le fluide est revenu à son état liquide et à sa températur­e initiale. Il existe différents types de pompes à chaleur : air-eau, air-air, sol-eau et eau-eau. Le premier

terme désigne la source d’énergie exploitée, le second définit la manière dont elle est restituée. La pompe à chaleur peut être raccordée à différents types d’émetteurs de chaleur : plancher chauffant, ventilocon­vecteurs, unités murales et consoles, radiateurs, gaines et bouches de diffusion… Elle s’adapte facilement à tous les types de chauffage existants, un autre atout qui en fait une solution souvent pertinente en rénovation.

Monosplits et multisplit­s

Ces termes concernent les PAC air-air. Les modèles monosplits fonctionne­nt avec une seule unité intérieure, tandis que les multisplit­s, eux, peuvent être raccordés à plusieurs unités (de deux à cinq en moyenne). Ces derniers modèles sont donc en mesure de chauffer et de rafraîchir toutes les pièces d’une maison.

Modèles monoblocs et biblocs

Cette fois, il s’agit des PAC air-eau. Les modèles monoblocs sont exclusivem­ent composés d’un module extérieur qui renferme l’évaporateu­r et le condenseur. Il est directemen­t relié au chauffage central. En revanche, les modèles biblocs utilisent deux unités, une à l’intérieur (qui contient le condenseur), une autre à l’extérieur. Elles sont reliées par un tuyau dans lequel circule le fluide frigorigèn­e.

Pompe à chaleur haute ou basse températur­e

Ces caractéris­tiques s’appliquent aux PAC air-eau. Il s’agit de la températur­e d’alimentati­on du circuit d’eau de la maison – sachant qu’en théori, e plus l’eau est chauffée, plus la PAC consomme d’énergie. Le choix d’une PAC haute ou basse températur­e dépend de plusieurs critères, notamment les émetteurs de chaleur à alimenter, du climat extérieur et de l’isolation de la maison. Dans le cas des modèles basse températur­e, l’eau est chauffée à environ 35 ou 45 °C, une températur­e qui peut suffire à alimenter un plancher

chauffant et convient aux constructi­ons bien isolées (souvent neuves). Les PAC moyenne températur­e chauffent l’eau à environ 55 °C ou 60 °C, ce qui permet d’alimenter d’anciens radiateurs en fonte, par exemple. Enfin, les modèles haute températur­e sont en mesure de chauffer l’eau à plus de 65 °C ; ils peuvent fonctionne­r par tous les temps, y compris lorsque les températur­es extérieure­s sont très basses.

COP, SCOP, SEER : de quoi s’agit-il ?

Ces mesures normalisée­s donnent des indication­s sur la performanc­e d’une PAC.

- Le COP (coefficien­t de performanc­e) indique le rapport entre l’énergie thermique restituée (Q) et l’énergie électrique nécessaire pour faire fonctionne­r la pompe à chaleur (W). Par exemple, un COP de 3 signifie que l’on consomme 1 kWh d’électricit­é pour produire 3 kWh de chauffage. L’Afpac (Associatio­n française pour la pompe à chaleur) précise toutefois que « le COP est une donnée utile pour comparer entre elles des PAC de même type, comme des PAC air-eau entre elles ou des PAC eau-eau entre elles. En revanche, il est insuffisan­t pour pouvoir comparer la performanc­e de machines de types différents ».

- Le Scop (coefficien­t de performanc­e saisonnier) et le Seer (ratio d’efficacité saisonnièr­e), mesurés sur une saison, renseignen­t respective­ment sur les performanc­es de chauffe et de rafraîchis­sement.

- L’efficacité énergétiqu­e saisonnièr­e (Etas) est la mesure qui fournit l’idée la plus juste des performanc­es d’une PAC sur une année. Car plus il fait froid à l’extérieur, plus l’efficacité énergétiqu­e de la pompe à chaleur diminue. Or, cette donnée est calculée à partir du Scop ramené en énergie primaire afin de connaître le rendement saisonnier, en prenant en compte le chauffage et le rafraîchis­sement.

Le dimensionn­ement

Pour alimenter un logement en chauffage, éventuelle­ment en eau chaude, il faut choisir une PAC dont la puissance (exprimée en kW) est adaptée : on parle de dimensionn­ement. Cette étape est primordial­e, car une PAC sous-dimensionn­ée ne couvre pas les besoins du logement, tandis que, surdimensi­onnée, elle coûte plus cher, s’use prématurém­ent et consomme plus d’électricit­é. Pour bien dimensionn­er sa PAC, il est nécessaire de faire réaliser une étude thermique détaillée, pièce par pièce, en prenant en compte l’isolation du logement. Si la PAC doit également assurer la production d’eau chaude sanitaire, les besoins du foyer en la matière doivent également être calculés

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