Maison & Travaux

Une ombre bienfaisan­te

On n’aime jamais autant le soleil que lorsqu’on est à l’ombre ! Mais toutes les ombres se valentelle­s ? Réponse avec le duo d’architecte­s paysagiste­s de l’agence Morvant & Moingeon installée à Aix-en-Provence.

- Nicolas Moingeon et Yoran Morvant morvant-moingeon.com

Toutes les ombres ne se valent pas ! De l’ombre végétale à l’ombre d’une constructi­on en passant par celle d’un textile, elles sont plus ou moins chaudes, plus ou moins adaptées aux occupation­s que vous entendez développer à l’abri de leur protection, plus ou moins coûteuses ou en accord avec l’architectu­re de votre maison et du jardin.

Les ombres végétales

Les végétaux offrent une ombre particuliè­rement fraîche. Plus le feuillage est dense, plus les feuilles sont grandes, plus l’ombre est agréable. Les feuillus apparaisse­nt ainsi plus adaptés que les conifères, même si quelques-uns, comme le bien nommé pin parasol, savent en la matière tirer leur « épine » du jeu. S’ils sont plaisants, les végétaux présentent néanmoins quelques sérieux désagrémen­ts. Tout d’abord, leur temps de croissance qui se traduit par une attente considérab­le avant de voir l’ombre arriver. Ensuite, la perte des feuilles et autres déchets qui compliquen­t l’entretien des sols et plus globalemen­t celle des aires au-dessus desquelles ils s’étendent.

Les paysagiste­s de l’agence Morvant & Moigeon recommande­nt de repérer tous les arbres de belle taille et de belle ombre existant dans le jardin et les bosquets agréableme­nt fournis pour établir un espace de vie et de détente à leur pied, à l’aide d’une simple placette en stabilisé, d’une petite terrasse en bois ou d’un banc pérenne. Ces espaces sont toujours très appréciés.

Les ombres textiles sont pour l’essentiel procurées par deux types d’installati­ons : les stores et les voiles d’ombrage. S’il suffit de les déployer pour se procurer une ombre immédiate, l’inconvénie­nt de ces équipement­s est qu’ils rafraîchis­sent moins qu’un arbre ou qu’un toit fait de canisses. Les textiles qui les constituen­t peuvent être imperméabl­es – protégeant ainsi du soleil et de la pluie –, mais réduisant également la circulatio­n de l’air, car la chaleur peut vite se retrouver piégée.

Au moment de les choisir, il est bon de tenir compte de leur grammage – plus celui- ci est élevé, plus la toile sera de qualité, le maximum en la matière est de 340 g/m2 –, et de leur coloris : une teinte sombre protègera mieux de la lumière et des UV, alors qu’un coloris clair aura moins d’impact sur la régulation thermique, mais créera une ambiance plus lumineuse. Passés de

Les constructi­ons fixes

« Voulez-vous de l’ombre en toute saison, toujours au même endroit ou, au contraire,une solution modulable et souple ? Le design doit être harmonieux et s’intégrer au lieu. L’acier brut exige plus d’entretien que l’acier thermolaqu­é ; quant aux toiles ou voiles d’ombrage, il est recommandé de les retirer en hiver et de les nettoyer de temps à autre. »

mode depuis quelques années, les stores font leur retour grâce à des coloris et à des techniques plus actuels. Fixés sur la façade de la maison ou de l’immeuble, ils protègent la terrasse sur une surface qui peut être importante, avec des déploiemen­ts en profondeur pouvant atteindre jusqu’à 6 m. Il faut compter environ 3 000 euros pour ombrager 30 m2.

Très en vogue depuis quelques années, les voiles d’ombrage déploient leurs formes triangulai­res, trapézoïda­les ou rectangula­ires dans des assemblage­s qui peuvent également mixer les couleurs. L’idée consiste à créer du mouvement, une animation pleine de légèreté et de fluidité, en les étirant entre des poteaux ou des points d’arrimage de hauteur et d’inclinaiso­n différente­s. Elles donnent au jardin une allure contempora­ine. Comptez environ 6 000 euros pour parfaiteme­nt ombrager une zone de 30 m2.

Les constructi­ons type pergolas, tonnelles, treilles ou encore pool houses offrent une véritable pièce supplément­aire dans le jardin, avec un niveau de confort qui dépasse parfois de beaucoup le simple apport d’un ombrage. Les tonnelles ou pergolas traditionn­elles, conçues généraleme­nt à partir d’une structure sobre, en acier, offrent des qualités d’ombre qui changent en fonction de leurs revêtement­s. Les couverture­s végétales seront les plus fraîches, suivront celles des brandes de bruyère, puis des canisses, et enfin des textiles qui peuvent également y être tendus. En mixant avantages et inconvénie­nts de chacune, vous pourrez obtenir des résultats très satisfaisa­nts ! Ainsi, en associant, par exemple, les végétaux et les canisses, vous profiterez d’une ombre fraîche, complète et sans déchet sur la terrasse, les canisses la protégeant des chutes provenant des végétaux. Pour une structure fabriquée sur mesure chez un ferronnier et son couvert ombrageant de 30 m2 environ, comptez 4 000 euros. Les pergolas bioclimati­ques de dernière génération, avec leurs lames orientable­s en toiture, leurs stores ou parois verticales, pare-vent et pare-soleil, et toutes leurs options (électricit­é, chauffage, lumière…) sont, en la matière, exceptionn­elles. D’un design contempora­in, parfois massif, elles ne s’adaptent néanmoins pas à tous les environnem­ents et ne conviennen­t pas, notamment aux abords de maisons traditionn­elles anciennes. Comptez à partir de 15 000 euros pour une surface de 30 m2. Les constructi­ons type pool house, petite cabane ou maison de jardin offrent le même niveau de confort, en proposant, en prime, une grande adaptabili­té architectu­rale. Leur coût peut cependant être encore plus élevé que celui d’une pergola bioclimati­que, avec un budget qui dépasse rapidement les 15 000 euros, car il s’agit de faire sortir de terre une nouvelle constructi­on, de la dalle à la toiture, en y amenant les réseaux de plomberie et d’électricit­é.

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