Globalité
« Il est très important de considérer la rénovation dans son ensemble. S’il s’agit de tout rénover, c’est radical et beaucoup plus simple. Parfois, comme ici, toute la structure doit s’adapter au millimètre près aux dimensions de l’aménagement intérieur. Une telle conception implique tout d’abord une lecture sensible des espaces et de la lumière. Lorsque l’esprit du lieu est à conserver, l’architecte doit bien lire les forces et les ambiances de la maison à préserver. Son nouvel aménagement contribuera à mieux les révéler. Cela tient parfois à des proportions, à des matières, à une couleur… Côté aménagement, il faut partir des usages, des habitudes et des envies de la famille pour développer ces espaces sur mesure qui font toute la différence. Ils permettront une appropriation très rapide et qualitative de la “nouvelle” maison, avec cette fierté d’avoir des espaces uniques qui créent un dialogue avec des formes et des matières anciennes. Des portes deviennent des rangements, des fenêtres des passages, les plans en résine chatouillent les armoires anciennes et les doubles moulures jouxtent des panneaux bois parfaitement orthogonaux. Ce savant dosage implique des échanges réguliers avec les propriétaires et de multiples essais pour trouver le bon équilibre. Et, bien sûr, à chaque maison, un nouveau projet, une nouvelle recette ! »
Avec ses façades en colombages hourdis de briquettes en fougère, sa toiture à quatre pentes couvertes de tuiles canal et son plan carré de 10 x 10 m, cette maison du début du XXe siècle est 100 % landaise. Utilisée de longue date comme lieu de villégiature, elle n’avait jamais été véritablement isolée, ni même chauffée, et possédait un aménagement sommaire, dépourvu de véritable exigence de confort.
L’arrivée de nouveaux propriétaires a permis d’investir ces domaines négligés. Séduits par son cadre paysager et son caractère régional, ils ont souhaité les valoriser en mettant l’intérieur de la maison à niveau. La bâtisse était saine, sa toiture, notamment, ne nécessitait aucune reprise. Les façades étaient également en bon état, même si deux d’entre elles avaient été cimentées dans les années 1970, une transformation malheureusement irréversible. À cette même époque, une autre modification importante de l’enveloppe avait eu lieu avec la création d’une petite extension d’environ 15 m2 sur la façade arrière, pour abriter la cuisine. À l’intérieur, les dernières modifications étaient également anciennes et n’avaient pas modifié radicalement l’apparence de la maison. Basses de plafonds, tapissées de lambris teintés brun sombre, les pièces petites et nombreuses se déployaient sur le rez- de- chaussée, le grenier n’ayant jamais eu vocation à être habité. Une salle de bains et une cuisine rudimentaires avaient donc été créées.
Volume et clarté
En confiant leur maison à l’architecte Élodie Lataste, les propriétaires ont d’abord exprimé le souhait de la voir gagner en clarté : la lumière devait y entrer et, si possible, la végétation qui forme son cadre paysager. La propriétaire voulait, entre autres, « voir la forêt depuis son lit ». Par ailleurs, les occupants avaient
besoin de trois chambres, qu’ils souhaitaient toutes pourvues d’une salle d’eau individuelle, et revendiquaient pour leur cuisine tout le confort moderne. Après avoir étudié la possibilité d’aménager les combles – ce qui aurait nécessité l’introduction très coûteuse d’une isolation par l’extérieur pour gagner de la hauteur –, Élodie Lataste a décidé, au contraire, de déposer l’essentiel du plancher du grenier. Outre le gain de volume qui donne de l’air à ce qui est devenu le séjour, cela a permis d’ajouter une fenêtre de toit qui apporte au salon une lumière zénithale appréciable. Toutes les ouvertures en façade qui existaient ont été conservées dans
leur proportion, la façade principale, notamment, n’a pas été du tout modifiée. Les autres ont été percées de nouvelles ouvertures qui s’insèrent dans la trame du colombage et respectent les proportions de celles qui leur préexistent.
Une quête de fluidité
Dans cet intérieur redéployé et mis en lumière, les pièces ont été distribuées pour répondre à une exigence de fluidité dans la circulation. Au moment de la conception du plan, l’architecte a systématiquement prévu les emplacements du mobilier pour déterminer les flux et éviter qu’il ne vienne les interrompre. Ainsi, l’entrée se fait-elle par la salle à manger, face à la table de repas qui aspire le visiteur et l’invite à tourner autour d’elle. Cette salle à manger s’inscrit dans un vaste séjour sur lequel ouvre la cuisine, l’ensemble présentant une forme de L qui couvre environ 70 m2 des 117 m2 formant la superficie totale de la maison.
Les chambres ont été positionnées à la périphérie, le long des façades sud et ouest, la chambre parentale ayant trouvé place dans la petite extension qui a été néanmoins démolie et reconstruite en ossature bois. Dorénavant chauffée par des convecteurs électriques performants pilotables à distance (Acova, modèle Vuelta), la maison a vu sa toiture isolée par 20 cm de laine de verre, habillée de voliges en sous-face. Chaque chambre dispose dorénavant de sa salle d’eau, et une cuisine contemporaine (Leroy Merlin), en stratifié noir avec plan de travail en granit du Zimbabwe de la même couleur, apporte du contraste dans la pièce à vivre, où de nombreux meubles chinés ont été également peints en noir
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