REPORTAGE EN GIRONDE, NOUVELLE VIE POUR UN ANCIEN HANGAR
Situé à la périphérie de Bordeaux, cet ancien hangar de stockage a récemment été transformé en une confortable habitation familiale par l’architecte Sonia Gloess.
Les nouveaux propriétaires recherchaient une « enveloppe » originale, un lieu à façonner à leur image, qui n’aurait, si possible, jamais été habité. Ils ont cherché pendant cinq ans avant de tomber sur cet ancien hangar de stockage, situé sur cour, en deuxième ligne par rapport à la rue. Ce n’était alors que quatre murs et une dalle en béton surmontés d’une toiture deux pentes portée par une charpente apparente : un très grand volume vide sans arrivée d’eau ni d’électricité. Exactement ce qu’ils cherchaient ! Restait à le transformer en une habitation familiale, pour un couple et ses deux enfants. Une tâche qu’ils ont confiée à Sonia Gloess, architecte associée de l’atelier Gloess et Dehaut.
Jeu de boîtes
Cette transformation comportait deux enjeux principaux : intégrer l’ensemble des fonctions nécessaire à l’habitation – trois chambres, deux salles de bains, une cuisine, un séjour et une salle à manger en préservant l’intégralité du volume existant –, et amener dans les différentes pièces suffisamment de lumière naturelle alors même que le hangar était
mitoyen et aveugle sur trois de ses façades.
Le hangar ne pouvait ni être agrandi ni surélevé. L’architecte Sonia Gloess a dû loger le programme de ses clients dans les 150 m2 du plateau existant, lequel devait conserver, dans la mesure du possible, la forme d’un plan libre. Pour y parvenir, l’architecte a choisi d’exploiter la hauteur existante du hangar – 5,10 m au faîtage et 3,30 m au bas des pentes de toiture – en installant un jeu de boîtes entre les fermes de la charpente. Prenant la forme d’une petite cabane perchée, située en porte-à-faux au-dessus d’un bureau, d’un côté, et de la cuisine, de l’autre, l’une de ces boîtes abrite une chambre d’enfant. L’espace situé sous cette boîte suspendue délimite l’entrée et accueille l’espace salle à manger. À l’autre extrémité de la maison, située en retrait d’une grande cheminée qui lui procure de l’intimité, une autre boîte posée au sol abrite deux salles de bains, des rangements et des w.-c.. Aménagé en salon pour les enfants, le toit de
cette boîte sert également de palier en desservant une deuxième chambre d’enfant. Ces aménagements autorisent une circulation autour des boîtes et laissent apparente toute la trame de la charpente. La surface habitable de la maison est maintenant de 134 m2, à laquelle s’ajoutent les 35 m2 du patio.
Patio intérieur
Pour apporter toute la lumière nécessaire au plan libre du rez-de-chaussée, un grand patio a été créé. Pour cela, la toiture a été déposée sur une moitié de deux fermes de charpente. Construites en ossature bois, bardées de lames de Douglas, les nouvelles façades qui enserrent ce patio sont toutes les trois généreusement vitrées. Celle qui ouvre sur le salon l’est particulièrement grâce à une baie à quatre vantaux coulissants et empilables. Ces vantaux libèrent un très large passage entre l’intérieur et l’extérieur, et, à la belle saison, ils semblent ainsi se confondre.
Grâce à leur multiple exposition à l’est, à l’ouest et au sud, ces généreuses ouvertures sur le patio permettent à la lumière naturelle de pénétrer directement dans la maison, à toutes heures du jour. En outre, toujours pour illuminer les lieux, du côté nord, des puits de jour ont été ouverts dans la toiture pour compléter ces apports. Associée aux jeux de double hauteur, cette abondante lumière naturelle crée de la profondeur dans la perception de la maison. Visuellement, la demeure apparaît aujourd’hui plus grande qu’elle n’est en réalité