Isoler par l’intérieur, à chaque surface son isolant
L’isolation thermique par l’intérieur doit respecter certaines règles en fonction des surfaces auxquelles elle s’applique. Explications.
Moins onéreuse et plus connue que l’isolation par l’extérieur, l’isolation thermique par l’intérieur (ou ITI) ne s’effectue pas de la même façon, selon que l’on traite les murs, les sols ou la toiture. Si presque tous les isolants peuvent convenir, les règles de mise en oeuvre diffèrent et doivent être appliquées à la lettre, pour obtenir une performance thermique satisfaisante.
Les murs
Le plus souvent, dans le cas de doublages, l’isolant est masqué par le parement intérieur. Après avoir fixé une ossature sur le mur, on encastre l’isolant fibreux (laine minérale, de bois, de chanvre…) en panneaux. Autre solution : utiliser un isolant en vrac (ouate de cellulose, laine de verre, de mouton…) dans des caissons. « Dans tous les cas, la mise en oeuvre doit respecter le sandwich suivant, insiste Martin Guer, chef de projet à l’AQC (Agence Qualité construction) : mur/isolant/membrane ou panneaux rigides d’étanchéité à l’air et à la vapeur/vide technique/ plaque de plâtre. Le vide technique ou vide d’air, d’au moins 5 cm, est essentiel pour faire passer les réseaux tout en conservant l’homogénéité de l’isolant et son étanchéité à l’air. L’isolant doit également être protégé de la vapeur d’eau grâce à un pare-vapeur ou frein-vapeur, fonction généralement assurée par la membrane d’étanchéité à l’air. »
Le cas des vieux murs de pierre
Il existe une autre solution pour isoler les murs : l’enduit isolant (chaux/ chanvre, par exemple) ou le béton fibreux (béton de chanvre, notamment), que l’on taloche en plusieurs couches jusqu’à 6 ou 7 cm ou que l’on maçonne. Cette solution, utilisée majoritairement en rénovation, est moins performante thermiquement. Mais elle permet de conserver l’inertie d’un mur de pierre et d’en corriger les irrégularités de surface. De plus, cette solution convient bien en cas de remontées capillaires, l’eau pouvant continuer à s’évaporer en remontant.
Le sol
La solution la plus répandue est l’isolation sous chape à l’aide de panneaux alvéolaires rigides sur lesquels on coule la chape. « L’isolation doit être parfaitement homogène et il faut veiller
à bien raccorder les angles avec l’isolation des murs », précise Martin Guer. Dans un espace non chauffé, tels un garage, une cave ou un vide sanitaire, il convient d’isoler le plancher bas en sous-face de dalle avec des panneaux isolants rigides ou semi-rigides. Si des réseaux sont présents, il faut les désolidariser pour pouvoir fixer l’isolant contre la dalle. Ensuite, l’isolant doit être protégé (pour éviter les mouvements d’air), avant de réinstaller les réseaux, à bonne distance du support, cette fois.