Relooking en façade
Conçue au début des années 2010, cette extension comblait les attentes de ses propriétaires en termes de gain de place, de lumière, de lien avec le jardin… Reste que l’entreprise qui s’est chargée de sa construction a accumulé les malfaçons ! Dix ans plus
Les propriétaires de cette petite maison ouvrière en meulière, typique de la première couronne parisienne, souhaitaient profiter d’une campagne de rénovation pour s’agrandir. La proximité avec la rue et la mitoyenneté, dans un tissu urbain dense, n’autorisaient que deux options : la surélévation ou la construction d’une extension sur la façade arrière. C’est cette dernière possibilité qui a été retenue. Le souhait des propriétaires étant d’agrandir leur pièce de vie, laquelle couvrait préalablement 22 m² au premier étage de la maison. L’architecte qui s’est chargé de sa conception a proposé de construire cette extension sur pilotis, et d’aménager en dessous une simple terrasse qui s’en trouverait ainsi couverte et protégée des intempéries.
Un mauvais casting pour un scénario cauchemardesque
Le projet a été retenu, confié à une entreprise générale. Le plus souvent imperceptibles au moment du chantier, les défauts de construction se sont alors accumulés. Sous l’extension élevée en parpaing,
un côté ne présente pas de fondations ! Les menuiseries sont à ce point mal montées que, bientôt, les fenêtres ne pourront plus être ouvertes, mais permettront, en revanche, l’infiltration des eaux de pluie. Et ce n’est pas fini, la pluie pourra aussi s’infiltrer par la toiture, dont l’étanchéité a été mal réalisée. L’enduit coquille d’oeuf censée parer l’ensemble présente rapidement des fissures, vieillit mal. Tout comme le brise-soleil au-dessus de la baie vitrée qui s’est très vite oxydé. Les matériaux semblent choisis pour leur mauvaise qualité. Et leur mise en oeuvre laisse souvent à désirer, comme dans la maison existante où l’isolant est directement collé sur les pierres, sans lame d’air, faisant rapidement naître un gros problème d’humidité.
Diagnostic et réparations
Moins de cinq années seulement après la fin de ce désastreux chantier, l’architecte Émilie Melin a été contactée par les propriétaires de la maison pour établir un diagnostic des malfaçons et apporter des solutions à chacune. Une reprise
en sous- oeuvre a été effectuée là où il manquait des fondations. Les problèmes d’humidité ont été réglés un par un : l’étanchéité de la toiture a été refaite ; l’isolation intérieure de la maison a été déposée ; les meulières remises à nu ont été nettoyées et séchées avant de recevoir un nouveau doublage en laine de roche posée, cette fois- ci, avec lame d’air et insertion d’une isolation.
Une belle campagne d’embellissement
Chaque problème a été minutieusement traité, avec, en prime, une véritable campagne d’embellissement. En lieu et place de l’ancien enduit coquille d’oeuf, la façade de la maison existante a été retravaillée avec un habillage de plaquettes de brique, tandis que l’extension a été repeinte avec une peinture minérale gris anthracite qui s’aperçoit sous le nouveau bardage de tasseaux en mélèze posés à claire-voie sur un contre-latte, l’ensemble donnant du relief à l’édifice. Les menuiseries mal posées ont cédé la place à une grande baie vitrée en aluminium, entièrement pliable. Parallèlement, un nouvel escalier a été conçu, assorti à ces menuiseries, avec une structure en aluminium et des marches en bois. Cerise sur le gâteau, le jardin a été repensé et paysagé par un professionnel, agrémenté en prime d’une piscine !