Architecturer son jardin ou l’art de la mise en scène végétale
Comment transformer cette vaste étendue herbeuse en un véritable et agréable jardin ? Nous avons posé la question à la paysagiste Nadia Bonnet, qui nous expose sa démarche avec un exemple concret.
Avant ce jardin situé en bord de Loire, il y avait là un terrain nu de 1 200 m2. L’aménagement a commencé par une étude des fonctionnalités envisagées. Nadia Bonnet a demandé à ses clients ce qu’ils souhaitaient faire dans leur jardin : recevoir, jouer, cultiver un potager, garer leur voiture… Ces besoins ont structuré les lieux : à chaque fonction un espace. Et, entre ces aires bien délimitées, une communication doit être établie. Le jardin sera donc pensé comme une maison avec ses différentes pièces et ses circulations. Cette démarche permet ainsi d’optimiser l’espace. Dans ce jardin ligérien, six espaces ont été identifiés et créés : une place pour se garer ; une terrasse le long de la maison pour le dîner, avec, à proximité, et reliée à celle-ci, une étendue pour jouer ; à l’opposé, mais également connectée à la terrasse, une zone pour méditer ; puis, en s’éloignant de la maison pour gagner le fond du jardin, un intervalle plus sauvage pour se sentir en pleine nature, flanqué d’un potager qui court le long d’un mur palissé de fruitiers ; enfin, au fond du jardin, un salon de repos éloigné du tumulte de la maison. Cette étape terminée, arrive le temps de la mise en scène : choix des végétaux et des matériaux qui vont habiller les espaces et créer une atmosphère particulière. Il faut donc trouver la bonne plante et l’installer au bon endroit, ceci en fonction de plusieurs critères et principes : la nature du sol, l’ensoleillement, la date de floraison, la hauteur des plantes et le relief qu’elles apportent. Sans oublier les perspectives créées en direction de la maison ou depuis cette dernière. Ainsi ne mettra-t-on pas, par exemple, un petit rosier odorant au fond du jardin où il ne sera pas vu, mais plutôt sous une fenêtre ou en bordure de la terrasse. Et au moment de composer un massif, on disposera les plantes basses devant les plantes hautes, toujours par rapport à la maison.