LA MAISON DES CIGOGNES
Avoir des cigognes pour voisines, voilà une insolite compagnie ! Cette magnifique propriété trône au beau milieu du Marais Vernier. D'une chaumière tombée en désuétude, Isabelle et sa famille ont patiemment réinventé un univers où le bien-être et la génér
Quand Isabelle Huê a découvert cette région, son choix s'est fixé sur ce panorama à couper le souffle. Il n'y a pas de hasard, si plusieurs couples de cigognes se sont installées dans la prairie voisine, ces terres sont propices au bien-être. Ce qui était à l'origine destiné à être un pied à terre de vacances s'est transformé en un magnifique domaine champêtre en phase totale avec le paysage du marais vernier et de son esprit « chaumière ». En 2003, Isabelle et Christian rachètent un vieux pressoir menaçant ruine dans le pays d'auge. Après un savant démontage par un charpentier et un voyage de quelques dizaines de kilomètres, le bâtiment trouve sa nouvelle implantation au coeur du marais.
Les cigognes, oiseaux de bon augure
Soucieux d'une reconstruction et de l'emploi de matériaux ancestraux : silex, torchis et chaume, les propriétaires ont du se retrousser les manches et mettre largement la main à la pâte. La structure de bois s'est vue rhabillée de quelques tonnes de torchis traditionnel composé de terre et de crin de cheval, comme le veut l'usage. Avec des matériaux naturels et faciles à trouver à proximité. Pour coiffer dignement cette belle dame, le roseau de l'estuaire s'est naturellement imposé pour réaliser la toiture de chaume couronnée par son faitage traditionnel en iris dont la ligne bleutée enchante l'horizon l'été venu. Le projet de longue haleine est devenu une affaire de famille et les jeunes enfants du couple ont participé avec joie à ce jeu de construction grandeur nature. Au prix de long mois de travail acharné sous les aléas climatiques, la demeure à repris vie avec grâce et élégance, semblant avoir toujours trôné au centre de cette prairie qu'accompagnent le chant des oiseaux et le bruissement du vent dans les branches. Comblés par le résultat et la quiétude du marais, Isabelle et Christian se sont épris de la région ; de secondaire la résidence est devenue principale et leur passion pour la restauration a grandi. Des chambres ont été aménagées dans une grange restaurée avec des enduits naturels à la chaux, des ardoises récupérées chez la grand-mère en guise de dallage de terrasse en un mobilier de jardin chiné en brocante complètent le tableau de cette maison du bonheur.
Afin de donner cette nature en partage, Isabelle a décidé d'ouvrir sa maison à des hôtes. En quelques années, « les cigognes » sont devenues une des meilleures adresses de villégiature pour citadins en quête de sérénité en prise directe avec l'environnement. Le site est une véritable aubaine pour observer la faune de la première tourbière de France préservée par le Parc Naturel Régional des Boucles de la Seine Normande. C'est aussi le point de départ de magnifiques périples à vélo qui révèlent à chaque détour les beautés sauvages de ce site unique. Pour parfaire cette passion pour le bien être, un spa naturel est venu compléter le paysage. Bordé d'un sauna en cèdre rouge, l'espace se complète d'un vaste solarium pour profiter de cette nature encore intacte. Cultivant un goût pour l'insolite, un pod est venu se poser sur la pelouse. Ce petit nid douillet en forme de tonneau est une version moderne de la cabane pour des nuits proches de la nature. Un paysage de parcelles agricoles entrecoupées de haies pointées d'arbres têtards, des marais s'étendant à perte de vue vers la Seine qu'on devine derrière un horizon planté, tel est ce spectacle éblouissant que révèle le Marais Vernier. Cet ancien méandre de la Seine asséché par les hollandais au 16e siècle est une vaste zone humide de 4500 hectares. Protégé et géré par le Parc Naturel Régional des Boucles de la Seine, le site est reconnu pour la richesse de sa flore et de sa faune. On y croise des boeufs de Highlands et de nombreuses espèces protégées : taupe grillon, chouette… et bien sûr des cigognes qui ont repris possession de leur espace. Au fil de la route des chaumières, des dizaines de maisons couvertes en roseaux de l'estuaire rivalisent de charme en formant un musée à ciel ouvert de l'habitat traditionnel normand.