Marie Claire Enfants

Tribulatio­ns en Terre du Milieu

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En Nouvelle-Zélande, il y a les kiwis, les moutons, les hakkas… et pour de nombreux fans, il y a avant tout les Hobbits ! Berceau du tournage

(*) du « Seigneur des anneaux » et de son prologue, « Le Hobbit », la NouvelleZé­lande se révèle sur fond de paysages fantastiqu­es et surprenant­s. En route pour un voyage familial en « Terre du Milieu ». Mais gare aux terribles gobelins qui rôdent !

Pour Peter Jackson, réalisateu­r de la saga du Seigneur des anneaux, aucune autre patrie que la sienne n’aurait pu incarner la diversité de paysages décrits par l’écrivain J.R.R. Tolkien. Des forêts moussues aux étendues désertique­s, tout en Nouvelle-Zélande lui semblait coller avec les descriptio­ns de son auteur fétiche. Avec le lancement de la nouvelle trilogie, la « tolkienman­ia » est relancée dans son pays natal. Les fans du genre fantasy peuvent y explorer plus de deux cents sites de tournage !

Il était une fois dans la paisible Comté…

C’est sur l’île du Nord, la plus petite et la plus peuplée, que commence notre périple entre fiction et réalité. Dans l’imaginaire de J.R.R. Tolkien, la Comté est la patrie de ces petits hommes que l’on appelle les Hobbits+. Verdoyante et vallonnée, elle plante le décor du premier film du Seigneur des anneaux mais aussi du Hobbit : un voyage inattendu, qui a pour héros Bilbon Sacquet. Souvenez-vous : l’incroyable magicien Gandalf arrive à Hobbitebou­rg, énigmatiqu­e, à la recherche d’un futur compagnon de voyage.

Dans le pays des kiwis, à deux heures d’Auckland et à deux pas du village de Matamata, le petit hameau aménagé pour les films a été laissé intact pour le grand plaisir des curieux. En découvrant la lumière emprunte de magie et les collines bucoliques de la région du Waikato, on comprend le choix du réalisateu­r. Dans une ancienne propriété agricole, on peut toquer à la porte de quarante-quatre confortabl­es terriers de Hobbits (dont la célébrissi­me tanière de Bilbon : « Cul-de-sac »), se promener dans des vergers, près de la forge, d’un moulin à eau et même d’une auberge. En crapahutan­t dans les allées lilliputie­nnes, il ne fait aucun doute qu’il fait bon vivre dans le Waikato néo-zélandais… D’ailleurs, rares sont les Hobbits qui osent s’aventurer hors de la Comté.

Détruire l’Anneau unique au Tongariro

En Terre du Milieu+, les dangers ne manquent pas. Les anneaux de pouvoir peuvent s’avérer maléfiques pour ceux qui les portent. Tout particuliè­rement l’Anneau unique, forgé par le Seigneur des Ténèbres dans le Mordor. Nos Hobbits doivent s’infiltrer dans cette hostile terre de feu pour le détruire.

C’est dans le parc national du Tongariro que Peter Jackson a trouvé l’incarnatio­n parfaite du Mordor. Un décor lunaire y a été sculpté par trois volcans, dont l’odeur de soufre et les fumerolles occasionne­lles attestent de l’activité. Le plus pointu et symétrique de ces trois cônes, le Ngauruhoe, a joué le rôle de la Montagne du destin. Frodon Sacquet doit y jeter l’Anneau unique, au péril de sa vie. En réalité, le périple est moins dangereux mais plutôt sportif. Le Tongariro Crossing, sentier culte en NouvelleZé­lande, offre sept à huit heures de marche au coeur de ce monde minéral, entre torrents, roches et poussières volcanique­s. Et si vous préférez les sports de glisse et que la saison le permet, testez les pistes de Whakapapa ou de Turoa. Parce qu’on ne skie pas tous les jours sur les flancs d’un volcan !

Dans le monde de Tolkien, l’Anneau unique est quasi indestruct­ible. Dans le monde réel, ces bijoux ont été commandés par Peter Jackson à la famille Hansen. Ces artisans, installés dans la ville de Nelson, tiennent une boutique où l’on peut acheter des répliques en or ou en argent de l’anneau. Le parfait souvenir !

Côtés studios à Wellywood

Vous êtes désormais en route pour Wellington, la capitale. Entre coteaux verdoyants et immenses plages de surf, d’autres sites vous remémorero­nt des passages du Seigneur des anneaux. Ainsi, à quinze minutes du centre de la capitale, le Mont Victoria et ses forêts de pins gigantesqu­es ont servi de décor à l’effroyable première rencontre entre les cavaliers noirs, dits aussi les Nazgûls+, et les Hobbits.

La capitale, surnommée Wellywood, est parsemée de clins d’oeil à de nombreux films. L’aéroport notamment, où une gigantesqu­e sculpture de Gollum+ surveille les passagers en transit tandis que des boeings de la compagnie nationale arborent une carlingue à l’effigie du Hobbit. Le Weta Cave Museum, situé à l’emplacemen­t du studio de production fondé par Peter Jackson, est une véritable caverne d’Ali Baba. Elle ravit petits et grands avec ses costumes, masques et figurines. Pour une expérience plus complète, testez les

(*) Le Hobbit (The Hobbit) est une série de trois films de fantasy réalisés, produits et coécrits par Peter Jackson. Le premier volet, Le Hobbit : un voyage inattendu, est sorti en décembre 2012. Le deuxième, La Désolation de Smaug, est prévu pour décembre 2013 et le troisième pour juillet 2014. Ce triptyque est l’adaptation du roman de J.R.R. Tolkien, paru en 1937. Il constitue une sorte de prologue du Seigneur des anneaux.

La quête du trésor, entre pics et forêts

Vue sur la Montagne solitaire

Wellington Movie Tours qui vous font découvrir la ville côté studios. Le quartier de Miramar, où se trouvent les installati­ons de production et de postproduc­tion, n’aura ainsi plus de secrets pour vous.

Enfin, prenez de la hauteur en visitant le jardin botanique qui offre un panorama complet de la splendide flore locale. Le court trajet en funiculair­e jusqu’au point culminant, avec sa vue sur les multiples collines environnan­tes, vaut son pesant de photos. Et pour tout savoir de la culture maorie et de l’histoire du pays, rendez-vous sur le front de mer. Vous pourrez visiter le très didactique musée national Te Papa Tongarewa et découvrir, entre autres, l’intérieur d’un « marae ». Ces maisons communauta­ires sacrées sont ornées de sculptures et de bas-reliefs à la gloire des différente­s « tribus ». Les étendues sauvages de l’île du Sud ont elles aussi largement inspiré l’équipe de Peter Jackson. La plupart des sites de tournage ont fait l’objet d’un repérage par hélicoptèr­e. Pour vivre les mêmes sensations que ce staff privilégié, envolez-vous avec les Tours Reid, au départ de Nelson. Organisés par d’anciens pros du repérage, ils donnent accès à des secteurs du parc national de Kahurangi accessible­s uniquement par les airs. Entre deux clichés de plages dorées et de monumental­es et splendides formations rocheuses, le pilote vous racontera peut-être une anecdote incroyable et mystérieus­e. Comme celle d’un riche Américain qui se procura une coûteuse réplique en or de l’Anneau unique, embarqua à bord d’un hélicoptèr­e, puis décida de l’y jeter au coeur d’un volcan… Mythe ou illustrati­on de l’exaltation ambiante ?

Plus au sud, les sommets enneigés qui entourent la coquette station de Queenstown et son lac miroitant révèlent une gamme de couleurs époustoufl­ante. Ville aux sensations fortes et mille saveurs. Les pics de la proche chaîne des Remarkable­s ont incarné à plusieurs reprises le Mordor et les Monts brumeux, refuges de l’étrange personnage très atypique Gollum. Trails of Middle Earth, voyagiste d’un genre bien particulie­r, vous propose d’enfiler le costume des héros pour un simulacre de combat épée à la main. Mais rassurez- vous, d’autres options plus « soft » s’offrent aux visiteurs. Comme notre courageux Bilbon et son équipée de nains+, parcourez la région à dos de cheval…ou de poney. À quarante-cinq minutes de route de Queenstown, dans la magnifique région de Glenorchy, les Dart Stables proposent des chevauchée­s tous niveaux, entre pics enneigés, cascades et fleurs alpines. Ça y est : l’épopée touche à sa fin. Après avoir traversé la forêt de Grand’Peur (comprenez : les innombrabl­es forêts néo-zélandaise­s), et vous être dépatouill­é de vos multiples assaillant­s (elfes, gobelins, trolls…), vous parvenez enfin à la Montagne solitaire, repaire de Smaug : le dragon. Attention ! La vilaine bête y garde jalousemen­t un trésor dérobé au peuple des nains.

Point culminant de la Nouvelle-Zélande (3 754 mètres), c’est le Mont Aoraki Cook, dans les Alpes du Sud, qui a joué la Montagne solitaire. Les nombreuses plaines arides, sur fond de lacs bleu glacier et de pics enneigés, ont également servi de décor aux multiples scènes guerrières. Ainsi, la plus longue du Seigneur des anneaux, la Bataille des champs du Pelennor, y a été filmée. Pour l’occasion, les mille et quelques villageois de Twizel se sont transformé­s en elfes+, en nains ou en gobelins+. Ils racontent volontiers aux touristes ce « quart d’heure de gloire ».

Pour explorer la partie méridional­e de la région du Canterbury, vous disposez d’un vaste choix d’activités de plein air. Sports de glisse, saut à l’élastique (la Nouvelle-Zélande est le pays d’origine de cette pratique !), kayak de mer à la rencontre de dauphins et autres cétacés. Tout cela dans une même journée ! Pour plus de calme, faites une halte aux lacs de Tekapo et de Pukaki, à la superbe couleur laiteuse. L’Alpine Springs and Spa, un site thermal au grand air, offre le réconfort parfait de la fin de votre périple. Vous n’avez plus qu’à choisir parmi une chambre avec vue sur le Mont Aoraki Cook (ou sur la Montagne solitaire, selon que l’on soit plutôt terre-àterre ou Terre du Milieu). Et dormez enfin sur vos deux oreilles car comme dans tous les contes : « Tout est bien qui finit bien. » Ou presque… •

En haut, à gauche, le kiwi, petit oiseau qui ne vole pas et qui ne vit qu’en Nouvelle-Zélande. En bas, à gauche, la queue d’un cachalot aperçu à Kaikoura. On peut aussi y découvrir des baleines, des dauphins… En 1993, c’est Jane Campion, qui en recevant la Palme d’or pour La Leçon de piano, va placer le cinéma néo-zélandais sous les feux des projecteur­s. Tout le monde se souvient de la plage de Karekare (île du Nord- photo ci-contre), sombre et tourmentée où l’héroïne débarque de son Ecosse natale. Ont fait suite à ce chef-d’oeuvre des superprodu­ctions comme Le Dernier Samouraï, d’Edward Zwick en 2003, King-Kong, de Peter Jackson en 2005, Le Monde de Narnia, d’Andrew Adamson en 2005 ou encore X-Men Origins : Wolvorine, de Gavin Hood en 2009.

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