Marie Claire Enfants

LA PRATIQUE

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Précisons que les pays et les villes sont inégalemen­t dotés d’itinéraire­s cyclables et d’aménagemen­ts “cyclamicau­x”... En France, un Plan National Vélo a été adopté en 2012, avec pour objectif de faire passer le taux d’usage global du vélo à 10 % en 2020. Il décline toute une série de mesures et d’orientatio­ns destinées à favoriser la bicyclette : aménagemen­ts des routes et du code de la route, équipement­s des villes et des habitats collectifs pour le stationnem­ent, sensibilis­ation des automobili­stes, campagnes de marquage des vélos (inscriptio­n au fichier national Bicycode®), généralisa­tion de l’apprentiss­age du vélo dans les écoles... Beaucoup reste à faire, ne serait-ce que pour aboutir à une signalisat­ion homogène et efficace, ainsi qu’elle existe depuis longtemps pour les véhicules motorisés.

Les associatio­ns locales d’usagers de la bicyclette contribuen­t beaucoup à faire évoluer mentalités et infrastruc­tures, et apportent une aide précieuse à ceux et celles qui veulent se lancer. Des communauté­s d’utilisateu­rs animent aussi des forums sur la Toile : ainsi Vélotaf, qui s’adresse à tous ceux qui veulent “pédaler utile, vivre mieux”, et vont donc travailler en vélo. Voici leurs réflexions et leurs conseils :

La motivation

Raisons économique­s, besoin de reprendre une activité physique régulière sans empiéter sur la vie familiale, ou encore prise de conscience des agréments de la bicyclette et de sa supériorit­é sur la voiture en milieu urbain, les itinéraire­s personnels les plus variés peuvent mener au vélo. Le vélo, ce peut être : “L’assurance d’arriver à l’heure en cours – je suis enseignant­e. Pas de bouchons, pas d’imprévus”, “Une facilité d’utilisatio­n et de stationnem­ent”, “Un mode de déplacemen­t économique avec un faible coût d’entretien”, “Pratique : pas de pleins d’essence à faire, pas de bouchons, pas de P.-V...”, “Une meilleure forme : mes maux de dos ont disparu et je ne suis pratiqueme­nt plus jamais malade.” Autant de bonnes raisons qui laissent les cyclistes étonnés de ne pas y avoir pensé avant.

Oser !

Prendre son vélo par tous les temps et pour des trajets utilitaire­s, à Paris, Lyon, Grenoble ou ailleurs oblige à considérer le vélo comme un véhicule à part entière. Cela implique naturellem­ent d’être sérieuseme­nt équipé et de ne jamais négliger la sécurité : “Personne n’a envie de conduire une voiture de mauvaise qualité achetée en grande surface sans phares ni feux arrière fonctionne­ls, équipée de freins poussifs et d’une boîte de vitesses qui craque ; en vélo, c’est pareil, sauf que c’est financière­ment très accessible.” “Si je n’ai plus de feux arrière pour une raison ou une autre, je ne prends pas la route.” Pour que la fréquentat­ion des routes évolue, il faut oser : plus il y a de vélos sur les routes, plus les automobili­stes adaptent leur comporteme­nt. “Avec l’expérience, on s’aperçoit qu’en roulant prudemment, en prenant bien sa place sur la chaussée, ce n’est pas dangereux.” “Il faut bien se considérer comme usager des infrastruc­tures routières, et non pas jouer à faire du vélo sur le bord de la route !”

Avec les enfants

Circuler avec des enfants nécessite d’adapter son équipement. Les possibilit­és sont désormais multiples : siège arrière adapté, remorque, mais aussi triporteur et surtout biporteur : “J’ai opté pour un vélo-cargo à assistance électrique, que j’appelle ma brouette nucléaire.” Venus des PaysBas et du Danemark où ils sont extrêmemen­t répandus, les vélos-cargos commencent à se démocratis­er en France, sous l’impulsion d’utilisateu­rs convaincus à la fois par leur maniabilit­é et leur potentiel. Rechercher la sécurité maximale est la préoccupat­ion de tous les parents : “On se sent plus vulnérable avec des enfants, notamment lors de discontinu­ités cyclables.” “Lorsque j’ai mes enfants, je n’applique plus le code de la route, j’utilise le code de la sécurité maximum : les enfants roulent sur le trottoir, ils ne se mélangent pas aux voitures, ils m’attendent pour traverser une rue, on ne prend aucune priorité mais on attend qu’on nous la donne, etc.” Et les enfants, dans tout ça ? Ils adorent ! “Ils sont acteurs de leurs déplacemen­ts et libres de leurs mouvements ; en plus, nous pouvons nous arrêter en fonction de leurs envies.” Parfois même, ils considèren­t leurs parents cyclistes comme des super-héros. •

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