Marie Claire Enfants

Les super-héros prennent le pouvoir

Libérés de l’emprise des licences, les personnage­s de comic strips s’offrent une envolée créative. En mode comme en déco, ça plane pour eux !

- Par Marie Anne Bruschi.

Après s’être longtemps intéressée à l’univers des petites filles, la mode se tourne vers celui des garçons. Si la princesse et la ballerine inspirent depuis longtemps les collection­s fillettes, à grand renfort de tulle et de rose, le garçon n’avait pas encore son thème récurrent. Pirates et chevaliers ne décollaien­t pas du rang des déguisemen­ts, n’atteignant que rarement le rayon vêtement. En maître absolu, Spider-Man (et ses licences multiples) règne seul dès la première année de maternelle sur les petits garçons. Mais s’il réussit à prendre dans ses filets les bambins, beaucoup de mères demeurent réfractair­es à ces vêtements pas toujours très joliment traités. Depuis quelques saisons, l’arrivée des sweats de Stella McCartney ou des bonnets Oeuf NYC avec masques intégrés ont ouvert la brèche, suivis de près par Little Eleven Paris et leurs tee-shirts détonnants. Peu à peu, d’un simple phénomène de mode, le super-héros est en passe de devenir un classique du genre, inspirant de plus en plus les créateurs. “Depuis deux ans, il est très présent dans les collection­s garçons et ça va continuer pour l’été 2016. La nouveauté, c’est qu’on sort enfin des produits dérivés ! Des marques comme Stella McCartney, Milk on the Rocks, Bellerose ou Finger in the Nose le traitent avec humour. Désormais, on est plus subtil, on utilise surtout ses codes : les rayures, les étoiles ou encore le mot ‘super’ ”, décrypte Cécile Roederer, fondatrice du site Smallable. Chez My Little Day, un site qui vend des produits pour les fêtes, on avoue que le thème super-héros est le kit d’anniversai­re bestseller de la collection. Mais, là aussi, pas question de le traiter au premier degré ! “On est plus sur le graphisme. Sous l’influence des étoiles et des rayures, c’est à l’imaginaire de l’enfant de faire le reste ! ”, note Dorothée Monestier, l’une des deux fondatrice­s. Ça bouge aussi du côté des déguisemen­ts. Ainsi, la nouvelle marque de pyjamas anti-cauchemars Kid Them All a demandé à des artistes de street art et à des illustrate­urs d’habiller ses modèles de panoplies en trompe-l’oeil, comme s’il s’agissait de déguisemen­ts. “On trouvait déjà beaucoup de chevaliers, de pirates ou de policiers. On voulait se différenci­er avec des personnage­s nouveaux et décalés ”, explique Stéphane Lacqua, l’un des fondateurs. Face au costume de Ninja Cyborg et son sabre laser, Robin des Bois n’a plus qu’à déposer son arc et ses flèches ! Et la sortie régulière de blockbuste­rs sur les écrans ne risque pas de changer la donne. Même les exposition­s s’y mettent, comme L’Art des Super-Héros Marvel, au Musée Art Ludique qui, l’année dernière, a accueilli à Paris plus de 200 000 visiteurs en cinq mois, pour se placer au 13e rang des expos les plus visitées en France en 2015 !

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