Monte le son !

« La musique donne une âme à nos coeurs et des ailes à la pensée. » Platon, tu as raison ! Mais on écoute quoi, avec les plus jeunes ? Voilà de quoi ravir les enfants sans casser les oreilles des parents.

Georgia tous mes rêves chantent est un conte musical, étincelant et sensible, aussi joli pour ses mots que pour ses notes. Georgia, c’est une star de la chanson qui, en s’accordant une pause, nous convie à un formidable voyage dans le temps, au milieu de ses souvenirs d’enfance. Seule dans le grand appartement de sa tante, Georgia se rêve une vie peuplée de personnages hauts en couleur. Elle ne tarde pas à faire la connaissance de Sam qui, de l’autre côté du mur, lui parle tous les soirs et invite la musique au coeur de sa vie un peu trop grise. Mais qui est Sam ? Qu’y a-t-il de l’autre coté du mur ? Ça, c’est le secret de Georgia.

Timothée de Fombelle, l’une des plus belles plumes de la littérature jeunesse, est l’auteur de ce conte fantastique. Pour faire vivre son histoire, il s’est entouré de la belle voix de Cécile de France et d’une merveilleuse troupe d’artistes – Albin de la Simone, Alain Chamfort, Babx, Emily Loizeau, Pauline Croze, Rosemary Standley, Anny Duperey. L’ensemble Contraste (Arnaud Thorette et Johan Farjot) s’est occupé de mettre en musique le bijou, une orchestration léchée et si belle. Ensemble, ils nous livrent un trésor : des chansons qui rivalisent de poésie et de charme, et qui viennent nous toucher en plein coeur.

Timothée de Fombelle nous raconte son rêve éveillé :

Comment est née Georgia ?

L’histoire est née du rêve de renouer avec les grandes histoires racontées en chansons et qui nous ont tant marqués. Pour certains, c’était Émilie Jolie… Pour moi, cela va du Babar mis en musique par Poulenc jusqu’aux trémoussements de Baloo dans Le Livre de la jungle… Et je me suis mis à penser à cette petite fille entourée de ses rêves qui, une nuit, entend un violon de l’autre côté du mur de sa chambre. Elle ne sait pas encore que l’épaisseur du mur est de cent années…

Écrit-on des chansons comme on écrit des livres ?

Une chanson, c’est une miniature. Mais elle doit avoir la même portée qu’un livre entier. Moi qui écris plutôt des romans de quatre cents pages, j’ai adoré suivre les contraintes de la brièveté, du rythme et de la rime. Étrangement, quand on réduit un peu sa liberté, on devient parfois plus créatif. Et puis, la collaboration avec un compositeur repose un peu de la solitude de l’écrivain.

Quels sont vos chevet ?

Quand on écrit pour les jeunes lecteurs et qu’on a un pied dans la musique, le mot « album » a deux sens… Si on parle d’albums illustrés, je cite forcément Les Trois Brigands de Tomi Ungerer et Le Merveilleux Chef-d’OEuvre de Séraphin de Philippe Fix. Si on parle d’albums

trois albums de musicaux, j’ai réécouté Clandestino de Manu Chao, qui est une perfection de construction et de richesse. Et du côté de l’enfance, je trouve irrésistible Le Roi des papas de Vincent Malone. Vous voyez que j’ai trouvé le moyen de citer quatre titres !

Et vous, que vous chantent vos rêves ?

Dans la frénésie d’un hiver en ville, mes rêves chantent forcément des chansons douces qui parlent de nature sauvage et de lenteur du temps… Nos rêves vont toujours ailleurs, là où nous ne sommes pas.

Aux éditions Gallimard Jeunesse Musique : 1 livre + 1 CD. En soutien à l’association SOS Villages d’Enfants.