Exploiter ses compétences
Pour une société plus juste
André Stern, dans son livre Et je ne suis jamais allé à l’école, et d’autres enfants non-sco filmé·e·s par Clara Bellar pour son documentaire Être et devenir témoignent. L’enfant n’a pas besoin de subir les frustrations, les pressions et les efforts imposés pour s’intégrer à la société. Il·Elle aime apprendre par nature, s’il·elle est motivé·e par le contenu de l’apprentissage, comme le constatent les écoles libres et démocratiques à travers le monde. Et c’est en leur apprenant avec douceur et bienveillance à se respecter et à respecter l’autre qu’il·elle·s pourront construire une société plus humaine. Suivons le conseil de Fabrice Midal, fondateur de l’école de méditation occidentale en France et auteur de Foutez-vous la paix ! : foutons-leur aussi la paix !
Hannah, Heath, Tristin (14 ans), (10 ans), Enid (8 ans) et Tom (5 Carpenter, Searcy, États-Unis Silas ans)
Hannah Carpenter vit en Arkansas avec son mari et ses quatre enfants dont trois non-scolarisé·e·s. Parce qu’elle est créative, il lui est naturel de leur partager son goût pour la musique. « Mais cela doit être initié par les enfants. », insiste-t-elle. Ensuite viennent les leçons particulières : violon pour Enid, basse et batterie pour Silas qui s’est lui-même construit son instrument avec des verres et des assiettes. Parce qu’elle aime les vêtements et se déguiser, son fils Silas s’en inspire et crée ses propres costumes. Enid enfile robes et accessoires pour participer à des mises en scène imaginée par sa mère qui les poste ensuite sur Instagram. Leur vie exposée sur Internet a l’apparence d’un conte de fées. « Mais l’envers du décor est moins glamour», précise Hannah. La famille vit dans une région plutôt conservatrice, avec un seul salaire, celui de son mari professeur d’université, et elle a très peu de temps pour elle. Instagram leur permet d’arrondir les fins de mois grâce à des partenariats avec des marques qui leur envoient vêtements, jeux et mobiliers. Et le bien-être de ses enfants passe avant le sien, avoue-t-elle. Elle sait aussi qu’elle n’arrive pas à leur imposer une structure. Mais elle leur permet de développer leur imagination et leur créativité en partageant ses centres d’intérêt. Chacun ses compétences.