Partager un projet commun
Profiter de situations inhabituelles pour redécouvrir ses enfants
Cédrine, Cédrick, Liam (11 ans), Noah (7 ans) et Sean (4 ans) Meier se préparent à terminer leur tour du monde
La période d’adaptation à leur année de nomadisme a duré un mois. Cédrine et son mari ont découvert une vie sans pause, sans rythme régulier, avec le devoir d’instruire leurs enfants coûte que coûte. Impossible de maîtriser le rythme des repas, ni même de les composer toujours de manière équilibrée. Cédrine a dû mettre de côté ses a priori. Face à des situations et des contextes inhabituels, elle s’est rendu compte qu’elle ne connaissait pas bien ses enfants. Leur aîné, qui avait pourtant des difficultés en math, s’est avéré adorer marchander et comparer les taux de change. Il avait juste besoin de situations concrètes. Le couple a donc changé sa façon de concevoir l’apprentissage. Et se repose maintenant systématiquement sur du concret pour aborder l’histoire d’un pays que la famille découvre ou préparer la visite d’un musée. Les enfants comprennent et retiennent mieux. Et, surtout, ce nouveau mode de communication facilite leur quotidien. Cédrine a aussi découvert le besoin d’autonomie de ses enfants, mais aussi de structure et de repères. Au Guatemala et à Tahiti, ils lui ont demandé d’aller à l’école pour retrouver chaque jour les mêmes visages et avoir un rythme régulier. Elle a enfin découvert qu’elle pouvait aussi se reposer sur eux, notamment lorsque toute la tribu s’est retrouvée coincée en voiture en pleine nuit au Guatemala. Leur optimisme les a porté·e·s. Casser les habitudes permet de découvrir les aptitudes de nos enfants, de faire apparaître de nouveaux champs d’exploration et de proposer des activités qui leur correspondent mieux.
Aurélie, Laurent, Merri (11 ans) et Séverin (8 ans) Nicolas-Dematons préparent leur tour du monde, de Paris
Il n’a fallu que six mois à Laurent et Aurélie pour organiser leur voyage autour du monde avec leurs deux enfants. Leur appartement loué, leurs associés prévenus, les billets achetés, il ne restait plus qu’à concevoir l’itinéraire et surtout à comprendre les attentes de chacun. Laurent imaginait un voyage évoluant au gré des rencontres. Aurélie, nez de profession, a besoin d’objectifs. Elle a organisé le voyage autour de recherches de senteurs et de productions d’essence en Iran, en Inde, en Amérique du Sud et ailleurs. Leur fils cadet adorant dessiner, elle lui a proposé de continuer à développer ses dons artistiques. Et en a profité pour valoriser ceux des autres. Chacun à leur manière, ils raconteront leur voyage. Laurent écrira, Severin dessinera, Merri enregistrera des sons et prendra des photos. Un mois avant le départ, elle appréhendait. Sera-t-elle assez patiente pour être 24 h/24 avec eux et les instruire au quotidien? Pourquoi leur imposer des déplacements incessants alors qu’ils sont plutôt casaniers? Elle sait qu’avec son conjoint, elle agira pour le mieux. Et, surtout, elle se sent confiante. Préparer ce voyage, partager un projet commun les a incité·e·s à parler de leurs envies et de leurs inquiétudes. Pour le retour, Aurélie n’est pas dupe : «On aime notre vie parisienne et on retournera rapidement dans le moule… À moins qu’on s’installe à l’autre bout du monde. »
L’apprentissage informel
Courtney, Michael, Easton (12 ans), Quinn (10 ans), Ivy (8 ans), Marlow (3 ans) et Wilkie (6 mois) Adamo, de Londres à Byron Bay en Australie
Après avoir vendu leur maison londonienne, leur voiture, leurs meubles, et lui quitté son boulot, le couple est parti 18 mois sur la route avec ses quatre enfants. Tous les matins avec assiduité, qu’ils soient en Asie, en Amérique latine ou en Europe, Michael a instruit les trois plus grand·e·s, non sans difficulté. Pas toujours facile de rester concentré·e à l’autre