Toy true Story
LE CONSTAT
N’en déplaise à Woody, Buzz et leurs ami·e·s, la durée d’utilisation moyenne d’un jouet est de seulement 8 mois. Ainsi, chaque année, pas moins de 100339 tonnes de jouets sont jetées, sans qu’aucune loi n’ait été à ce jour votée pour favoriser leur réemploi ou leur recyclage.
LE DÉCLIC
Jeune maman, Claire Tournefier prend de plein fouet la surconsommation qui menace d’ensevelir la chambre de son garçon sous une montagne de joujoux en tout genre. Il y a huit ans, alors qu’elle est bénévole à la Croix-Rouge, elle constate que les jouets défectueux ou incomplets donnés à l’organisation sont souvent mis au rebut car ils ne sauraient être réparés, faute de moyens et d’espace. Elle-même en situation de transition professionnelle, suite à l’attribution de son poste à un tiers pendant son congé maternité, se met à réfléchir à une structure solidaire qui permettrait de donner simultanément une seconde vie aux jouets et une nouvelle chance aux personnes, particulièrement les femmes, en situation de précarité professionnelle.
ACTION !
Depuis 2012, l’association Rejoué, emmenée par Claire et 46 salarié·e·s qui travaillent à temps plein sur un site de 2000 m2 en région parisienne, oeuvre à restaurer pièce par pièce circuits automobiles, trains miniatures, jeux de construction et de société, poupées et autres trésors… Chaque modèle est soigneusement retapé pour être vendu comme neuf à des institutions – crèches, ludothèques, centres pour enfants– ou à des particuliers grâce à deux boutiques Rejoué qui ont ouvert à Paris et Ivry-sur-Seine. Si le jouet d’occasion regagne son lustre d’antan comme ses lettres de noblesse, l’humain s’en trouve lui-même valorisé. L’association veille en effet à faire bénéficier régulièrement ses employé·e·s, majoritairement des femmes à faible qualification professionnelle, de formations leur permettant de prétendre, enfin, à un avenir meilleur.
ET EN PLUS…
Puisque chez Rejoué, décidément rien ne se perd et tout se transmet, Claire Tournefier ambitionne désormais de former des structures en région pour répliquer son modèle dans toute la France : c’est déjà chose faite en Bretagne avec l’association Ti Jouets, et deux projets sont en cours à Nantes et à Lyon. Le rêve ultime de Claire serait de rendre accessible à tou·te·s ce type de consommation vertueuse en convainquant les distributeur·trice·s classiques de jouets de lui ouvrir des corners dédiés, fussent-ils éphémères : à bon·ne entendeur·se ! rejoue.asso.fr