Palerme la cosmopolite
À MI-CHEMIN ENTRE L’ORIENT ET L’OCCIDENT, CETTE REINE DE LA MÉDITERRANÉE A ÉTÉ UN CREUSET FERTILE POUR BON NOMBRE DE CIVILISATIONS. REDÉCOUVRONS L’AUTHENTICITÉ DE CETTE CITÉ MÉTISSE AUX MILLE ET UNE SAVEURS.
Situé le long de la Conca d’Oro, au bord de la mer Tyrrhénienne, la capitale de la Sicile est une ville d’ombre et de lumière qui joue sur les effets de contrastes. Ses bâtiments en ruine côtoient la splendeur des palais, ses ruelles sombres les places ensoleillées... Un univers très cinématographique qui n’est pas sans évoquer les épisodes du Parrain ou du Guépard. Des mosaïques byzantines aux églises baroques, des marchés populaires à l’ambiance quasi tropicale de certains jardins, Palerme se découvre au fil de la flânerie et réserve plus d’une surprise... CENTRE-VILLE HAUT EN COULEUR De la place San Domenico, en passant par la Via Roma, nous nous acheminons vers le pittoresque Vucciria, le plus ancien marché de la ville. Ses vendeurs ambulants nous proposent différentes spécialités culinaires dont la fameuse panella à base de pois chiche, les arrancini ou la sfincione (pizza palermitaine). De jour comme de nuit, ce quartier est animé par « la movida », tout comme la Kalsa, le quartier branché où fleurissent les boutiques de jeunes créateurs et les palais reconvertis en galeries d’art ou en musées. Parmi eux,
il y a le Palazzo Abatellis, célèbre pour son tableau Le Triomphe de la mort, qui inspira Picasso. C’est dans un ancien couvent que le GAM (musée d’art moderne) expose des artistes siciliens des XIXe et XXe siècles. Piazza Santa Anna se profile la terrasse du Palais Gangi où fut tourné Le Guépard. Pour se rafraîchir, rien de tel que le jardin de la Villa Giulia, avec son allée de palmiers et ses pavillons Liberty.
PLURALITÉ ARCHITECTURALE
Au carrefour de la Via Maqueda et du Corso Vittorio Emmanuele, nous voici au Quattro Canti, l’épicentre de la ville où les façades baroques des palais se font face. À deux pas, place de l’hôtel de ville, les statues de la fontaine Pretoria nous apparaissent dans leur plus simple appareil. D’où le surnom de « fontaine de la honte » attribué par les nonnes du couvent voisin. Au sud de la place Bellini, l’église de La Mortarana, avec son plan en croix grecque, ses mosaïques byzantines, ses sols d’inspiration arabe et ses fresques baroques, rassemble toutes les cultures méditerranéennes. On retrouve la même diversité de styles dans la cathédrale au nord du Corso Vittorio Emmanuele. Mais le plus bel exemple de cette mixité culturelle se situe dans la chapelle Palatine, au coeur du Palais des Normands, riche en mosaïques en or, en pavements polychromes, en marbres muraux et en plafonds à muqarnas dans la pure tradition grécobyzantine. Place ensuite aux effluves du marché Ballaro, où les étals débordent de délicieux produits. Autant d’accents et de sonorités que l’on retrouve au théâtre Massimo, le temple du bel canto où se sont produits les plus grands artistes lyriques.
ÉCHAPPÉES BELLES
Aux alentours se trouvent le théâtre Politeama et la Villa Malfitano où le style Liberty est à son apogée. Notre séjour se termine au sud-ouest de la ville, dans la cathédrale de Monreale, pur joyau arabo-normand avec son cloître cerné de 228 colonnettes ouvragées. Aux antipodes des villesmusées, Palerme a mille autres facettes qui nous donnent déjà l’envie folle d’y retourner.