Marie Claire Maison

Erró, l’invention du “pop baroque”

- Par Anne-Cécile Sanchez

Exposition événement, la rétrospect­ive consacrée au peintre Erró au Mac Lyon permet d’apprécier l’ensemble de son parcours, comme l’actualité de son oeuvre. “Suivre la carrière de l’artiste pas à pas” : c’est l’ambition qui a guidé Danielle Kvaran, commissair­e de l’exposition, quand elle a conçu l’accrochage de près de quatre cents oeuvres d’Erró réparties sur les trois niveaux du Mac Lyon. Le premier étage du musée est ainsi dédié à la décennie 1955-1964, période où l’artiste, explique Danielle Kvaran, va progressiv­ement délaisser son écriture expression­niste pour trouver son propre langage, en composant des collages qu’il reproduit ensuite, agrandis, à main levée. Année charnière, l’année 1963/64 est marquée par son voyage aux États-Unis où il a la révélation de la société de consommati­on en même temps que celle du système de citations qu’il va désormais adopter. Erró constitue des banques d’images – tirées de la BD, de la publicité, de la culture de masse… – pour élaborer ensuite des “scapes”, ces fresques saturées hallucinog­ènes évoquant les toiles de Jérôme Bosch et anticipant les flux visuels auxquels la proliférat­ion des écrans nous a habitués. Ceux qui connaissen­t bien l’oeuvre de l’artiste finlandais installé à Paris depuis la fin des années 50 auront sans doute le plaisir de découvrir des oeuvres de jeunesse peu montrées. Les autres auront accès à un panorama chronologi­que et thématique très complet. Tous, souhaite Danielle Kvaran, pourront essayer de comprendre comment celui qu’un fameux critique américain qualifia d’artiste “pop baroque” est devenu celui que l’on connaît.

ERRÓ, JUSQU’AU 22 FÉVRIER 2015 AU MAC LYON, WWW.MAC-LYON.COM.

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