La lampe “509 bis” de Jean Perzel
Choisie pour éclairer les bureaux de la Cité universitaire de Paris en 1929, elle incarne le renouveau artistique et humaniste de l’époque.
UN CRÉATEUR VISIONNAIRE
C’est en 1923 que Jean Perzel,
maître verrier et orfèvre, choisit de se spécialiser en luminaires. Liseuses, lampadaires, lustres, appliques, plafonniers, lampes, ses créations sont marquées de son empreinte et du style Art déco auquel ce précurseur de l’éclairage moderne est sensible.
UNE PROUESSE TECHNIQUE Un corps en métal chromé et un dôme en verre sablé surmonté d’un cache pivotant
qui permet d’orienter la lumière pour un meilleur confort visuel : la “509 bis”, créée en 1929, est le fruit de recherches poussées sur l’impact de l’intensité lumineuse et d’un design minimaliste. Comme toutes les productions de la maison Perzel, la “509 bis” ne porte pas de nom, simplement un numéro et si elle est produite à l’origine pour la Cité universitaire, les amateurs éclairés peuvent aujourd’hui l’acheter directement chez Jean Perzel, le seul atelier de luminaires encore en activité dans Paris.
UNE AMBITION MULTICULTURELLE
La Cité universitaire internationale, située dans le 14e arrondissement parisien, entre les portes de Gentilly et d’Orléans, est une réponse à la crise du logement étudiant à Paris dans les années 20 mais aussi un message de paix et d’ouverture. Ce projet pacifique et humaniste s’accorde naturellement avec le renouveau artistique et culturel des années folles qu’incarne à sa manière la lampe “509 bis”, qui est choisie pour équiper les bureaux des étudiants.
UNE STAR INTERNATIONALE
Dès les années 20, Jean Perzel est un visionnaire qui capte l’air du temps aussi bien qu’il sculpte la lumière. Chaque modèle du catalogue, fort de dizaines de références qui sont autant d’icônes, a été conçu selon des secrets de fabrication jalousement préservés. Toujours fidèle à son style, il diffuse ses créations à travers le monde entier et équipe notamment la Société des nations, le paquebot “Normandie” et les intérieurs des chefs d’État comme le général de Gaulle ou Georges Pompidou.
LA LUMIÈRE EN HÉRITAGE
L’atelier Perzel, situé à proximité de la Cité U, est aujourd’hui dirigé par Olivier Raidt, le petit-neveu de Jean Perzel, qui continue de perpétuer la tradition du luminaire Art déco, fabriqué artisanalement comme en 1923 : “Notre but est de mettre en valeur les environnements et les visages par leur éclairage.” Un credo lumineux.