Le canapé Chesterfield
Pur produit du “british comfort”, le Chesterfield est un meuble générique dont l’Italien Baxter est devenu le spécialiste.
GENÈSE & GÉNÉRIQUE
Il est d’usage de considérer Lord Philip Stanhope, 4e comte de Chesterfield (1694-1773), politicien et écrivain, comme le concepteur du fauteuil du même nom, fabriqué selon ses ordres par un artisan sellier local et légué en héritage à son filleul. Son cahier des charges visait en premier lieu à pouvoir s’asseoir bien droit sans froisser sa mise. On savait vivre. Au XIXe siècle, le mot “Chesterfield” désignera officiellement un canapé en cuir capitonné, garni de crin ou de bourre de soie et de plumes d’oie, indissociable du style victorien. La merveilleuse patine des ans fera ensuite toute sa valeur, d’autant plus si signé Fleming&Holland, “chesterfieldiste” depuis des lustres.
BAXTER
Fondé et basé en Italie, tout près de Côme, Baxter est LE spécialiste européen du siège en cuir créé par Piero Lissoni, Christophe Delcourt, Matteo Thun, Vincenzo de Cotiis. Le Chesterfield y est un totem horizontal à variations multiples comme le nouveau “Chester Moon” signé Paola Navone.
FREUDIEN
Qui dit psy dit divan. Celui sur lequel Sigmund Freud
couchait ses patients était un Chesterfield dévoyé offert par
une patiente et recouvert de tapis kashkaï. Moi, surmoi
et tout à l’ego sur canapé.
LA CINÉ-RÉFÉRENCE
Le film : “Faut pas prendre les enfants du bon dieu pour des canards sauvages”
(réalisé par Michel Audiard). Intérieur jour, décor coquet et règlement de comptes autour d’un fric-frac de lingots entre bandes rivales. L’une menée par André Pousse dit Fred l’Élégant ; l’autre par Bernard Blier, flingue en main. Blier : “Virez-moi ce paquet d’andouilles sur le Chesterfield !” Un acolyte inculte :
“Sur le quoi ?”Blier excédé : “Sur le canapé ! Rhaaaahhh !!!”