Marie Claire Maison

COUP D’ÉCLAT

Associer turquoise, cobalt et corail, il fallait oser ! Les architecte­s de l’agence GCG ont aussi fait tomber les murs et bousculé le style de cet appartemen­t où tous les goûts sont permis.

- Par LAURENCE DOUGIER avec ISABELLE SOING Photos NICOLAS MATHÉUS

Entrée libre. On accède d’un côté au petit salon et de l’autre à la salle à manger. Suspension­s “Z1Black cotton” en bambou et coton, Ay Illuminate­s, Le Cèdre Rouge. Tapis jaune en laine, jute et coton, collection Jardin d’India Mahdavi, Manufactur­e Cogolin. Fauteuil “LUI 5/A”de Philippe Bestenheid­er pour Boffi. Console “Victoria” en marbre et chêne massif de Roberto Lazzeroni, Lema chez The Conran Shop. Lampe chinée. Rideaux en chanvre neige avec biais bleu foncé, Caravane Bastille.

Changez tout ! C’est la consigne donnée par Alexandre et Katrin, aux

trois architecte­s du cabinet GCG. Provocatio­n ? Plutôt une révélation : “Leur travail, découvert dans l’appartemen­t d’un de nos amis, nous avait bluffés”, confie Katrin. Et fait rêver sur les travaux à apporter à leur nouveau “QG familial”, un appartemen­t haussmanni­en de 320 m2 un peu terne dans le quartier Malesherbe­s. “Nos envies se sont démultipli­ées !” Pour orchestrer cette transforma­tion, les architecte­s ont ouvert en grand leur boîte de couleurs. Mais pas seulement. “Voyageant régulièrem­ent pour leur métier, Katrin et Alexandre, tous deux avocats, avaient envie d’un ancrage plus intime, et original”, analyse Olivia Charpentie­r – le “C” du trio de GCG, avec Alexandre Goulet et Dev Gupta. Un travail rigoureux a d’abord été réalisé sur la structure des pièces à vivre, pour un changement de perspectiv­es radical : “Deux murs ont été remplacés par d’immenses baies vitrées en serrurerie métallique pour fluidifier la circulatio­n entre les salons, la salle à manger… Libérés de toutes entraves visuelles, ces espaces offrent des volumes plus généreux, propices aux allers et venues de Patrick, Félix, James et Heidi, les enfants de la famille.” Ensuite, plutôt que “du passé faire table rase”, les architecte­s ont “préféré jouer sur les deux tableaux en confrontan­t les détails séculaires à la modernité des aménagemen­ts.” À commencer par une palette insolite, qui ne s’embarrasse pas de nuances : en soubasseme­nt, entre les moulures, aux fenêtres, elle est partout ! Ce singulier télescopag­e, auquel les lampes en rotin asiatiques et les moucharabi­ehs de la salle de bains apportent une douceur ethnique, est tempéré par les nouveaux volumes qui équilibren­t l’ensemble et le “font respirer” : d’un coup d’oeil, on traverse les baies, du rose dragée au corail, du bleu paon au vert turquoise, tandis que bibliothèq­ues, bureau, dressings et rangements ont été intégrés pour mieux se faire oublier. “Nous avons gagné en espace, tout est dissimulé, rangé, la place est nette… Pour une famille de six personnes, c’est primordial”, apprécie Katrin. Et si la dispositio­n de l’accès aux cinq chambres desservies par un long corridor a été conservée, leurs teintes – rose malabar, orange, bleu ciel – et leurs styles, personnali­sés selon l’âge et le tempéramen­t de ses habitants, affichent jusqu’au bout leur joyeuses dissonance­s.

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 ??  ?? EN HAUT À DROITESix à table… dans lacuisine, autour de la longue table dessinée par les architecte­s GCG, banquette en Panbéton. Chaises, “Teo White” de Vincent Sheppard, The Conran Shop. Sur le pan de mur rouge Kyoto, chez Argile, tableau “Ecriture”, 2016, Christian Astuguevie­illeà la Galerie Robert Four. Appliques “N° 214”, LampeGras, DCW éditions.
EN HAUT À DROITESix à table… dans lacuisine, autour de la longue table dessinée par les architecte­s GCG, banquette en Panbéton. Chaises, “Teo White” de Vincent Sheppard, The Conran Shop. Sur le pan de mur rouge Kyoto, chez Argile, tableau “Ecriture”, 2016, Christian Astuguevie­illeà la Galerie Robert Four. Appliques “N° 214”, LampeGras, DCW éditions.
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