Cn vue sur la Tamise
Dans un immeuble emblématique du New London, la décoratrice Tara Bernerd a fait de son appartement un manifeste lumineux et cinématographique.
dans Chelsea, les prix flambent tellement que j’ai préféré m’installer sur la rive gauche de la Tamise”, confie Tara Bernerd. Surnommée la “First lady of interiors” par la presse anglaise, cette autodidacte, qui a travaillé auprès de Philippe Starck puis créé sa propre agence en 2002, réputée pour ses rénovations de restaurants et d’hôtels comme le Russel, à Londres, a élu domicile dans le quartier de Battersea. “Si je devais présenter mon style ‘industriel glam’, à un client, résume-t-elle, je l’amènerais au Sixty à New York, au Thomson à Hollywood ou au Four Seasons à Fort Lauderdale que j’ai réalisés.” C’est à l’Albion Riverside, un “immeuble paquebot” dont la courbe évoquant une vague est signée Foster and Partners, qu’elle pose sa valise entre deux vols. De son appartement qui surplombe le fleuve, Tara Bernerd aperçoit d’ailleurs son ancien quartier. “J’ai eu un coup de coeur pour la vue. Le vrai charme de cet appartement ? La proximité de l’eau qui offre un spectacle permanent !” Pour accentuer, dès l’entrée, les jeux de perspective vers le fleuve et faire pénétrer encore davantage la lumière, Tara a remplacé les portes en bois qui ouvraient sur le salon, par des portes en verre. “C’est ma pièce préférée. Pas trop meublée, elle a une atmosphère de loft parisien où, la nuit, on voit “l’OEil de Londres” (la grande roue du Millénaire), les toits environnants… et dans la journée, la verdure.” Pour reconfigurer l’espace à son mode de vie, elle a transformé la petite salle de bains dans l’entrée en vestiaire pour les invités et l’une des trois chambres en dressing. Fidèle à son style qui jongle avec les matériaux bruts et les matières nobles – cuir, velours, laine –, elle a choisi un parquet en chêne noir, opté pour des panneaux de béton aux murs qui évoquent l’espace épuré d’une galerie d’art contemporain et des travertins dans la salle de bains. “J’ai toujours aimé le béton et les matières brutes comme le métal, le bois et certaines pierres. Cet attrait est lié à ma première grande passion, l’architecture.” Et à son goût du décalage, à l’image de grands tirages animaliers, contrastant avec une lampe des années 50, du mobilier design et contemporain… et un objet de famille : une sculpture abstraite d’Henry Moore, “donnée par mon père, confie-t-elle, et qui m’accompagne partout où je vis.”