48 HEURES À ARLES AVEC MARCELO JOULIA
“La lumière”. C’est le mot qui vient à Marcelo à propos d’Arles. L’infatigable architecte franco-argentin séjourne dans la région depuis 25 ans, et c’est en dehors de la ville qu’il a restructuré une maison taillée pour le partage. Vêtu d’un éternel tee-shirt noir, le volubile Marcelo Joulia, souvent pieds nus, semble avoir retrouvé ici un peu de son Argentine, quittée en 1976 à la veille du coup d’état. Connu pour son agence d’architecture globale (design, scénographie, graphisme) Naço, créée en 1991, il impose son tropisme pour les projets utopiques : “Les flèches du Temps” proposaient ainsi de coiffer Notre-Dame de Paris de flèches en bois pour le passage à l’an 2000. Aujourd’hui, sa liberté le conduit à créer des hôtels – il travaille sur la rénovation de l’Imperator, institution des années 20 à Nîmes – et à s’illustrer dans le registre culinaire : il possède le restaurant argentin Unico et les tables bistronomiques Virtus et Tondo à Paris. Ses chantiers et ses projets sont aussi divers que des maisons particulières, des stades, comme celui de l’Olympique Lyonnais, des cinémas Pathé en France et même des vélos pour sa propre marque. Avec deux agences qui comptent une vingtaine de personnes à Paris, une trentaine à Shanghai, des chantiers autour du Globe, c’est pourtant à Arles qu’il a choisi d’atterrir. Dans cette ville “de plaisir”, il dit découvrir la douceur de la solitude. Un mensonge qu’on lui pardonne tant il possède cette capacité à fédérer les créatifs autour de lui pour générer des projets. Un curieux qui participe à la vivacité d’Arles. “C’est une ville que je peux prendre dans ma main autant qu’elle se laisse prendre par la main” : une cité antique à taille humaine où se mêlent charme désuet et créativité tous azimuts, locaux et nouveaux arrivants. Tous sont attirés par les Rencontres d’Arles, festival annuel de photographie qui s’achève cette année le 24 septembre, et le projet pharaonique du Luma, centre d’art, de recherche et de production d’oeuvres. “C’est une ville en mouvement” où tout reste à faire et à découvrir. Allez voir, Marcelo Joulia partage volontiers ses “pépites”.