72 HEURES À HYÈRES AVEC JEAN-PIERRE BLANC
Il a grandi là. Dans une atmosphère bohème, entre les Salins, une zone de marais salants qui l’a toujours “ébloui”, le restaurant de ses parents, où venaient politiques et artistes, et la résidence Simone Berriau. Cette dernière, alors directrice du Théâtre Antoine à Paris, avait rassemblé ses amis du monde du spectacle dans un complexe avec piscine signé Pierre Pascalet, l’architecte peintre de la Côte d’Azur. Jean-Pierre Blanc, 54 ans, voix profonde à l’accent changeant selon son interlocuteur, n’a finalement de cesse de vouloir retrouver l’esprit créatif et l’art de recevoir qui agitaient Hyères durant son adolescence, lorsque le Festival du jeune cinéma promouvait les films d’auteurs. À 22 ans, son projet d’étudiant vise à aider la jeune création. Il ne cessera d’évoluer. En 1997, il se transforme en Festival international de mode et de photographie dans l’enceinte de la villa Noailles dont il est aujourd’hui directeur. Chefd’oeuvre de l’architecture de Robert Mallet-Stevens, cette maison de villégiature fut construite à partir de 1923 pour les mécènes Marie-Laure et Charles de Noailles, sur les hauteurs d’Hyères. Et même si le lieu était peuplé de meubles de Marcel Breuer, Eileen Gray, Charlotte Perriand ou Pierre Chareau, il aura fallu attendre 2006 pour le lancement de Design Parade, un festival dédié au design, puis 2016 pour un pendant toulonnais consacré à l’architecture d’intérieur. “C’était attendu par le métier, résume Jean-Pierre Blanc. Et cette manifestation est rapidement montée en puissance.” Depuis plus de dix ans, elle récompense les talents de demain: Jean-Baptiste Fastrez en 2011 ou Samy Rio en 2015. Tous les finalistes ainsi que les présidents des deux jurys (Philippe Malouin et Pierre Yovanovitch) exposent à Hyères et à Toulon jusqu’au 30 septembre pour cette nouvelle édition. L’occasion idéale pour découvrir la ville varoise et ses îles d’Or, notamment l’île du Levant pour laquelle Jean-Pierre Blanc a eu un coup de foudre en 1999. Et comme il n’aime rien tant que le partage, il nous livre tous ses coins fétiches.